
À l’occasion de la rencontre internationale « Oser la paix », tenue du 26 au 28 octobre à Rome, le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, a lancé un appel pressant à la cohésion nationale et à un dialogue inclusif pour mettre fin aux violences qui ensanglantent la République démocratique du Congo (RDC) depuis plus de trois décennies.
S’exprimant devant les participants de ce rendez-vous organisé par la Communauté de Sant’Egidio, le prélat congolais a rappelé que « la paix ne s’impose pas par la force », mais qu’elle se construit « dans le silence de la vérité, de l’écoute et de la responsabilité envers les victimes », citant le pape Léon XIII.
Revenant sur la situation de son pays, le cardinal Ambongo a déploré la persistance de plus de 120 groupes armés dans l’est de la RDC, où les conflits ont provoqué des millions de morts et de déplacés. Il a dénoncé le « silence coupable » d’une communauté internationale qui continue, selon lui, à tirer profit du pillage des ressources naturelles congolaises.
Le prélat a également évoqué l’initiative du Pacte social pour la Paix et le Bien-Vivre Ensemble, portée par la CENCO et l’ECC, comme une voie concrète vers une réconciliation nationale. Ce pacte, a-t-il insisté, doit rassembler toutes les forces vives, y compris les acteurs armés, autour d’un dialogue national sincère.
« L’expérience congolaise prouve que la course aux armements mène à la ruine du bien commun », a poursuivi le cardinal, estimant que la paix véritable ne se résume pas à l’absence de guerre, mais repose sur la justice, la dignité et la lutte contre la pauvreté et la corruption.
Enfin, il a élargi son appel à l’échelle du continent, plaidant pour une « paix africaine fondée sur la fraternité et la souveraineté partagée ». Car, selon lui, les crises congolaises ne peuvent être dissociées des dynamiques régionales faites d’ingérences étrangères, d’avidité économique et de fragilité institutionnelle.
DIVINE ATANTE