
Le gouvernement autorise désormais les adolescentes enceintes à poursuivre leur scolarité. Une décision saluée par les Nations Unies, qui y voient un tournant dans la lutte contre les inégalités de genre et l’exclusion scolaire.
La circulaire n°1245 signée le 14 juillet 2025 par le Secrétaire général ai à l’Éducation nationale et à la Nouvelle citoyenneté marque un changement de cap. Transmise aux responsables provinciaux du système éducatif, elle interdit désormais l’exclusion automatique des élèves enceintes des établissements scolaires.
Une mesure immédiatement saluée par le système des Nations Unies en RDC, pour qui il s’agit d’un « pas décisif vers la justice sociale et l’égalité des chances ». Dans un communiqué officiel, John Agbor, coordinateur résident par intérim, souligne que « garantir le droit inaliénable à l’éducation pour toutes les filles, y compris celles confrontées à une grossesse, constitue une pierre angulaire de l’égalité des sexes et du développement durable ».
Jusqu’ici, nombreuses étaient les adolescentes contraintes d’abandonner leurs études à la suite d’une grossesse, souvent issue de rapports non consentis, d’un manque d’accès à l’éducation sexuelle, ou de contextes de vulnérabilité. La circulaire vise à mettre un terme à cette pratique discriminatoire, en s’attaquant à l’une des causes structurelles de l’inégalité scolaire entre filles et garçons.
Cette réforme s’inscrit dans un contexte plus large d’engagement en faveur des Objectifs de développement durable (ODD), notamment ceux relatifs à l’éducation de qualité (ODD 4), à l’égalité des sexes (ODD 5) et à la réduction des inégalités (ODD 10).
Les agences onusiennes impliquées dans la coopération au développement apportent un appui direct à cette dynamique, à travers leur Cadre de Coopération pour le Développement Durable 2025-2029. Ce soutien prend la forme de projets concrets : amélioration des données via le système SIGE (Système d’Information pour la Gestion de l’Éducation), renforcement des capacités de l’Institut national de la statistique, ou encore intégration du suivi sanitaire via la plateforme DHIS2.
Au-delà du cadre administratif, l’enjeu reste culturel. L’ONU appelle à une mobilisation active de la société civile, des familles et des leaders communautaires pour faire évoluer les représentations et lutter contre les normes sociales qui stigmatisent les adolescentes enceintes.
« Permettre à chaque adolescente de développer pleinement son potentiel est essentiel pour construire une société plus juste et plus prospère », résume le communiqué des Nations Unies.
Une orientation politique qui, si elle est suivie d’effets, pourrait réécrire le destin de milliers de jeunes filles congolaises.
ANGE ALOKI