
Aujourd’hui, le 4 janvier 2024, la République Démocratique du Congo rend hommage aux martyrs de l’indépendance, marquant ainsi le jour où des émeutes secouèrent Kinshasa, ex-Léopoldville en 1959. Ce jour est désormais célébré comme un jour férié, en mémoire de ces héroïques manifestants tombés lors de ces événements historiques.
Le déclencheur de ces émeutes fut l’annulation par l’autorité coloniale, d’un meeting de l’alliance des Bakongo (ABAKO), parti politique dirigé par le futur premier Président de l’histoire de la RDC, Joseph Kasa-Vubu, prévu à Léopoldville. La frustration des partisans de l’ABAKO, rejoints par une foule indignée des supporters de l’équipe de football de l’Association Sportive Vita Club (V. Club), déboucha sur quatre jours d’actes violents contre les colonisateurs et les symboles de l’État colonial.


Léopoldville, avec ses 400 000 habitants à l’époque, devint le théâtre d’une insurrection populaire. Les répressions brutales menées par la force publique entraînèrent la mort de 49 personnes, selon les sources officielles, bien que d’autres estiment que le bilan était bien plus élevé.
Ces émeutes ont marqué un tournant, avec les Congolais scandant le mot magique « Dipanda » (indépendance) en défi ouvertement adressé aux Belges. Les arrestations, y compris celle de Kasa-Vubu, et les accusations d’incitation à l’émeute ont suivi.


Le 13 janvier, le roi Baudouin 1er s’exprima, annonçant l’engagement de la Belgique à guider le Congo vers l’indépendance. Ce discours historique reconnaissait pour la première fois le droit des Congolais à l’indépendance. Dix-huit mois plus tard, cette reconnaissance se concrétisera. Ainsi, la Journée des Martyrs de l’Indépendance célèbre non seulement la mémoire des victimes de 1959 mais aussi le chemin vers la liberté que ces événements ont tracé pour la Republique Démocratique du Congo.
Placide Lukeka