Le rappeur Damso : « Le Congo n’a pas besoin de promesses, mais d’une gouvernance honnête »

Le rappeur belgo-congolais Damso, de son vrai nom William Kalubi, a publié ce samedi 1er novembre 2025 une lettre ouverte adressée au Président de la République.

Dans ce texte structuré autour de cinq thèmes : l’Est du pays, la santé, l’éducation, la corruption et l’économie, l’artiste dit parler “en fils de la République” et non “en adversaire politique”.

L’auteur de QALF et Ipséité y livre un constat amer sur l’état de son pays d’origine. Il évoque “la honte, la colère et la douleur” d’une diaspora “qui aime encore le Congo malgré la distance”.

« J’écris cette lettre au nom de la jeunesse dispersée et éparpillée, qui rêve encore d’un pays debout », écrit-il.

Sans jamais citer nommément Félix Tshisekedi, Damso reproche à l’État de s’être éloigné de ses promesses.

« Vous aviez promis un État de droit, mais la justice est devenue un marché. Elle ne juge plus, elle négocie », accuse-t-il, dénonçant une justice à deux vitesses où “les prisons sont pleines de voleurs de pain, tandis que les voleurs du pays écrivent les lois”.

Sur la corruption, l’artiste se montre particulièrement sévère :

« Elle n’a jamais été aussi visible et arrogante. Elle siège dans les ministères, signe des décrets et se cache derrière les alliances politiques ».

Damso consacre un long passage à la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC.

« Pendant que les discours se multiplient à Kinshasa, les bombes tombent. Des femmes enterrent leurs enfants dans le silence », déplore-t-il, décrivant “un pays béni par Dieu mais maudit par la corruption des hommes”.

Le rappeur évoque ensuite les systèmes de santé et d’éducation “en ruine”, fustigeant l’ironie d’un pays “qui fait avancer le monde par ses richesses, mais n’a pas les moyens de soigner ses propres enfants”.

Il juge également la gratuité scolaire “illusoire”, faute de conditions dignes pour les enseignants et les élèves :

« Un État qui méprise l’éducation compromet son avenir ».

Sur le plan économique, Damso pointe la contradiction entre les rapports officiels et la réalité du terrain :

« Le pays est riche, mais l’État est pauvre. Et l’État, c’est le peuple ».

Concluant sa lettre sur un ton grave mais résolu, Damso assure n’écrire “ni avec haine ni avec mépris, mais avec la douleur de celui qui a cru et espère encore”. Pour lui, le Congo n’a plus besoin de discours, mais d’“une gouvernance honnête, juste et déterminée”.

« Il est encore temps de redonner de l’espoir au peuple avant que l’espoir ne s’éteigne à jamais », prévient-il.

 

DIVINE ATANTE

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