
Le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe a poursuivi, ce mardi 28 octobre 2025, le procès du spectaculaire braquage survenu le 16 octobre dernier à l’agence Rawbank de la Place Victoire, en plein centre de Kinshasa.
Au cœur du dossier : Honorine Porsche Mukuna Onake, de nationalité allemande, accusée d’avoir orchestré seule l’attaque. À la barre, elle a plaidé coupable, invoquant la misère et le désespoir.
« Je n’arrive plus à nourrir mes quatre enfants. J’ai des dettes énormes en Allemagne. J’ai voulu solliciter de l’aide auprès de la Première dame, mais on m’a fermé la porte », a-t-elle déclaré d’une voix tremblante, expliquant avoir acheté un jouet d’arme pour tenter de “reprendre sa vie en main”.
Devant les juges, Honorine Porsche affirme n’avoir bénéficié d’aucune complicité, ni des policiers ni des agents de sécurité poursuivis à ses côtés.
« Ils n’y sont pour rien. Ce sont des innocents. Même le motard ne savait pas ce que je faisais », a-t-elle plaidé.
L’argent subtilisé lors du braquage aurait, selon elle, été emporté par des éléments de la Police intervenus sur les lieux après les faits — une accusation que le tribunal devra encore examiner.


Au total, sept personnes sont poursuivies, dont deux en fuite : un certain Benjamin et une dénommée Kapi. Parmi les prévenus présents figurent deux policiers, un sous-commissaire et des agents d’une société de gardiennage. Tous sont poursuivis pour association de malfaiteurs, vol à main armée et terrorisme, des infractions passibles de lourdes peines selon le Code judiciaire militaire.
Le procès, suivi de près par le public et les médias, se poursuit dans un climat de curiosité mêlée d’indignation, alors que l’histoire personnelle de la principale accusée — entre désillusion, misère et dérive — intrigue autant qu’elle interroge sur la fragilité sociale derrière le crime.
LUKEKA KALUME