
La journée du lundi 28 juillet a été marquée par une manifestation inhabituelle au stade des Martyrs de Kinshasa. Des agents de cette infrastructure emblématique ont bloqué l’accès à l’enceinte et brûlé des pneus pour dénoncer l’accumulation de primes impayées, qu’ils revendiquent depuis près de dix mois.
Au cœur du litige : un partenariat publicitaire entre le stade, représenté par une association sans but lucratif (ASBL), et l’opérateur de téléphonie mobile Vodacom. Le contrat, arrivé à expiration fin juin, aurait laissé derrière lui plusieurs mois d’arriérés de redevances, affectant directement les primes du personnel. En réaction, les agents ont retiré certaines affiches publicitaires comme signe de rupture avec le prestataire.
Dans un contexte où l’autofinancement du stade repose en partie sur ces accords commerciaux, cette rupture a mis à nu une gestion contractuelle fragile et des tensions sociales persistantes. Certains employés évoquent même douze mois d’arriérés de salaire, en plus de l’interruption des primes liées aux revenus publicitaires.
Le ministre des Sports, Didier Budimbu, s’est exprimé sur la plateforme X (ex-Twitter), en rappelant que les salaires des agents sont assurés par le Trésor public. Il a toutefois reconnu que les primes en question relèvent d’un partenariat privé défaillant, appelant à ne pas confondre les responsabilités de l’État avec celles des partenaires commerciaux. Il a promis, sans en préciser les modalités, une solution durable pour préserver le fonctionnement du stade et le bien-être du personnel.
Ce climat de tension survient à un mois d’une échéance sportive majeure : les Léopards de la RDC doivent accueillir le Sénégal le 8 septembre prochain dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026. L’état d’esprit des agents et la stabilité de la gestion logistique du stade pourraient peser sur les préparatifs de cette rencontre attendue.
LUKEKA KALUME