
Le procès sur le braquage manqué de l’agence Rawbank de Victoire, à Kinshasa, s’est poursuivi ce mardi 21 octobre devant la Cour militaire de Kinshasa/Gombe. Pour cette deuxième audience, les juges ont entamé l’instruction de l’affaire, marquée par les interrogatoires des prévenus impliqués dans l’arrestation violente d’Honorine Porche, l’une des assaillantes présumées.
L’adjudant Kamenga, entendu à la barre, a reconnu avoir filmé la victime lors de son interpellation.
« J’avais pris la vidéo avec mon téléphone, mais je ne l’ai jamais publiée », a-t-il déclaré.
Selon lui, la séquence aurait été montrée à ses supérieurs.
« Quand je l’ai prise, je l’ai montrée à mes deux chefs. J’avais hésité d’envoyer, mais on m’avait forcé à le faire », a-t-il ajouté.
Les deux officiers cités ont confirmé avoir reçu la vidéo, tout en niant être à l’origine de sa diffusion sur les réseaux sociaux. Cette fuite d’images, montrant Honorine Porche dénudée et en détresse, avait provoqué une vive indignation dans l’opinion publique.
Le 16 octobre dernier, une tentative de braquage à l’agence Rawbank du Rond-point Victoire avait mobilisé l’armée et la police. Plusieurs suspects avaient été arrêtés sur les lieux. Si l’opération s’est soldée par la neutralisation du groupe, les conditions d’arrestation d’Honorine Porche — filmée et exposée sur Internet — ont relancé le débat sur le respect des droits humains et la responsabilité des forces de l’ordre dans la gestion des arrestations.
La Cour militaire poursuit les auditions afin d’établir les responsabilités dans la chaîne de diffusion des images et de déterminer les circonstances exactes du braquage.
LUKEKA KALUME