Le projet ambitieux de construction de l’Arena Kinshasa, censé doter la capitale d’une salle de spectacle moderne de 20 000 places, semble avoir pris une tournure inquiétante. Prévu pour être un complexe de 52 000 m², les travaux sont à l’arrêt depuis plusieurs mois, alors que les fonds publics, eux, ont bel et bien été débloqués.
Selon un rapport de la Direction générale des politiques et programmation budgétaire (DGPPB) datant d’août 2024, 129 millions de dollars ont été déboursés pour ces travaux, alors que le budget initial était de 103 millions de dollars. Pourtant, sur le terrain, le chantier est déserté, les travailleurs congolais et turcs ayant quitté les lieux. Rien ne justifie cette situation, d’autant plus que l’argent a déjà été alloué.
Le rapport mentionne également la construction d’un hôtel cinq étoiles dans les environs de l’Arena, confiée à la même entreprise turque, MILVEST. Là encore, les fonds ont été déboursés, mais les travaux n’ont jamais vraiment commencé.
Pour de nombreux observateurs, cette situation est un véritable scandale. Comment expliquer qu’un projet d’une telle envergure, censé être une fierté nationale, soit à l’abandon alors que les fonds ont été entièrement débloqués ? Certains parlent déjà d’un détournement de trop, et appellent à une intervention rapide de l’Inspection générale des finances (IGF) pour faire la lumière sur ce qu’ils qualifient de mystère financier.
BASILE MUYA