C’était une première. Ce mardi 1er avril 2025, la salle du Barreau de Kananga a accueilli la toute première célébration de la Journée nationale de la masculinité positive, placée sous le thème : Masculinité positive : voie vers la paix et l’égalité homme-femme.
Dans une salle comble, cadres de la société civile, chefs coutumiers accompagnés de leurs épouses, autorités politico-administratives et responsables religieux se sont retrouvés pour marquer le coup. L’événement a connu trois temps forts : la célébration de cette journée inédite, la clôture officielle des activités du mois de la femme et le lancement de l’approche “He for She”.
Une scénette a ouvert les discussions, mettant en contraste deux modèles de foyers : l’un où la femme n’est qu’une figure effacée, au service de son époux, l’autre où elle est considérée comme une partenaire à part entière. Une mise en bouche qui a trouvé écho dans l’intervention du sociologue Théodore Muamba.
« Si nous nous en tenons à cette norme socio-culturelle qui fait de la femme une simple ‘aide’, alors nous ne parlerons jamais de masculinité positive », a-t-il lancé à une assistance interpellée.
S’appuyant sur les réalités locales, le professeur Muamba a déconstruit un à un les archaïsmes qui cantonnent la femme à un rôle secondaire : l’interdiction d’accéder à la terre, son exclusion des conseils de famille et de village, ou encore la responsabilisation quasi-systématique en cas de drame familial.
« Nous devons savoir tirer le meilleur de notre culture et de la civilisation, tout en rejetant les pratiques avilissantes », a-t-il plaidé.
Marie Claire Mbiye, chargée du genre chez FMMDI, a rappelé l’engagement de son organisation dans ce combat. Elle a présenté l’édit N°007/K.C/2022 du 3 février 2022, qui renforce l’interdiction des coutumes avilissantes à l’égard des femmes et des filles au Kasaï-Occidental.
Paul Mania, représentant de la cellule technique de la masculinité positive (CTM+), a quant à lui annoncé la pérennisation de cette journée du 31 mars.
« Nous allons célébrer chaque année cette journée pour promouvoir une approche du genre qui associe hommes et garçons dans la lutte contre toutes les formes de violences basées sur le genre », a-t-il déclaré.
C’est enfin la ministre provinciale du Genre qui a clôturé les activités du mois de la femme et lancé officiellement le programme « He for She », actant ainsi l’engagement des hommes dans le combat pour l’égalité des sexes.
FREDDY MILLIONS MBWEBWE