
Le M23 annonce son retrait de Walikale-centre, et Kinshasa observe. Ce samedi 22 mars, la ministre d’État aux Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a réagi avec prudence à la déclaration des rebelles de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), qui affirment quitter la ville du Nord-Kivu, trois jours après s’en être emparés.
Devant la presse, la cheffe de la diplomatie congolaise a salué l’initiative tout en soulignant la nécessité d’un engagement concret en faveur de la paix.
« La RDC cherche la paix à travers le dialogue, nous espérons que le M23 est maintenant épris du même sentiment », a-t-elle déclaré, insistant sur le fait que le pays s’est toujours inscrit dans une logique de négociation.

Mais au-delà des mots, le gouvernement congolais veut voir des actes.
« Nous sommes dans une logique où nous sommes tous mis à l’épreuve par rapport à ce que nous disons et faisons », a prévenu Kayikwamba.
« Il y a eu beaucoup de promesses, d’engagements, de concessions… Nous allons voir si le M23 va réellement se retirer et s’inscrire dans une dynamique de dialogue et de paix. »
De son côté, le mouvement rebelle justifie ce retrait en évoquant sa volonté de « favoriser des conditions propices aux initiatives de paix et à un dialogue politique traitant des causes profondes du conflit ». Une posture qui s’inscrit dans la lignée du cessez-le-feu unilatéral proclamé le 22 février dernier.
À Kinshasa, la méfiance reste de mise. Depuis des mois, le M23 multiplie les offensives malgré les appels au dialogue. Le retrait de Walikale marque-t-il un tournant dans la crise ou s’agit-il d’une simple manœuvre pour repositionner ses forces ailleurs ?
« Nous espérons que cela se traduira en actions concrètes », a insisté Kayikwamba, appelant les rebelles à prouver leur bonne foi.
LUKEKA KALUME