Le marché interbancaire congolais a enregistré, au 28 février 2025, une stabilité remarquable du franc congolais, qui s’est maintenu à un taux de 2.856,10 CDF pour un dollar américain, soit le même niveau observé une semaine plus tôt, selon la note de conjoncture économique publiée par la Banque centrale du Congo (BCC). Toutefois, sur le marché parallèle, la monnaie nationale a connu une légère dépréciation, avec une baisse de 0,13 % par rapport à la semaine précédente, atteignant 2.886,25 CDF.
Depuis mai 2024, le taux de change sur les deux segments, officiel et parallèle, évolue dans une fourchette étroite, oscillant autour de 2.800 CDF pour un dollar. Malgré cette relative stabilité, la dépréciation en termes cumulés reste notable : 0,37 % sur le segment officiel et 0,67 % sur le marché parallèle à la fin de l’année 2024.
Les réserves internationales du pays ont montré une bonne santé, s’élevant à 6.027,46 millions de dollars américains au 27 février 2025, équivalant à 13 mois d’importations de biens et services. Ces réserves témoignent de la solidité du secteur extérieur, qui permet de soutenir la monnaie nationale malgré les turbulences économiques internes et externes.
La stabilité relative du taux de change est attribuée à une coordination efficace des politiques monétaires et budgétaires, bien que l’économie du pays soit marquée par des défis structurels persistants. Parmi les facteurs responsables de la dépréciation de la monnaie, on retrouve la forte demande de dollars pour les paiements internationaux et les importations, ainsi que la rareté des devises étrangères sur le marché local. La dépendance à l’extraversion économique et un déficit de l’appareil productif congolais demeurent des points de vulnérabilité.
En parallèle de cette dynamique monétaire, la croissance économique de la RDC a poursuivi son ascension, bien que de manière plus modérée. Le produit intérieur brut (PIB) réel a progressé de 7,9 % en 2024, contre 8,6 % en 2023. Ce ralentissement est dû en partie à une croissance moins rapide des secteurs non extractifs, qui ont vu leur activité augmenter de 3,2 % en 2024, contre 3,5 % l’année précédente. Toutefois, le secteur extractif, notamment les industries minières, continue de tirer l’économie, avec une hausse de 15,5 % de l’activité dans ce domaine, après une augmentation de 18,2 % en 2023.
Les secteurs non extractifs ont également montré des signes de dynamisme, avec des performances positives dans les transports, les télécommunications, et le commerce. Le secteur des télécommunications a particulièrement prospéré, porté par l’essor des services internet et des paiements mobiles, affichant une croissance de 9,9 % en 2024, contre 7,2 % l’année précédente.
Les industries manufacturières, soutenues par les initiatives gouvernementales telles que la zone économique spéciale de Maluku, ont également vu leur production augmenter, notamment dans les secteurs des aliments, des boissons et du tabac.
Malgré cette dynamique économique positive, la RDC reste confrontée à de nombreux défis. Les politiques économiques devront continuer à s’adapter aux conditions mondiales et locales, notamment la gestion des réserves en devises et la réduction de la dépendance vis-à-vis des importations. Une attention particulière devra être portée sur l’amélioration de la compétitivité du secteur productif et la diversification de l’économie, pour garantir une stabilité durable du franc congolais et soutenir la croissance à long terme.
LUKEKA KALUME