Dans un contexte des manifestations massives de solidarité avec l’armée congolaise, le gouverneur de la ville, Daniel Bumba Lubaki, a annoncé l’interdiction de toute manifestation publique à partir de ce mercredi 29 janvier, et ce, jusqu’à nouvel ordre. Une décision prise pour préserver l’ordre public après plusieurs dérives observées ces derniers jours.
Dans son adresse, le gouverneur a salué l’élan patriotique sans précédent des Kinois.
« J’ai eu des frissons, des larmes aux yeux quand j’ai vu les manifestants offrir un bain de foule à des éléments des Fardc, marcher dans la communion avec eux accompagnés des chants patriotiques. Il est clair que le peuple est de tout cœur avec notre armée et soudé derrière le commandant suprême de nos forces armées, le président de la République Félix Antoine Tshisekedi », a-t-il déclaré.
Daniel Bumba a également souligné l’importance de cet élan dans un contexte difficile, où la guerre d’agression menée par le Rwanda a causé des dizaines de milliers de morts, près d’un million de déplacés et d’énormes pillages des ressources congolaises, comme le coltan.
« Le Congo est un et restera indivisible », a-t-il insisté, saluant la ferveur des jeunes qui expriment spontanément leur volonté de défendre la souveraineté nationale.
Toutefois, le gouverneur a déploré les dérives observées en marge des manifestations, notamment des scènes de pillage, des blessés et des actes de vandalisme visant certaines ambassades.
« Le message adressé à la communauté internationale était légitime, mais les moyens employés n’étaient pas appropriés », a-t-il regretté.
Face à ces débordements, Daniel Bumba a pris la décision d’interdire toutes les manifestations sur l’ensemble du territoire de Kinshasa, invoquant sa responsabilité de garantir la sécurité des personnes et des biens.
Le gouverneur a tenu à préciser que cette interdiction ne vise pas à réprimer l’expression des Kinois.
« Il ne s’agit nullement de mettre un terme à la colère des Congolais face à l’agression rwandaise ou à leur soutien aux FARDC. La liberté d’opinion et de manifestation est garantie par la Constitution et ne sera jamais remise en question », a-t-il assuré.
ANGE ALOKI