Dans un entretien accordé ce vendredi 22 juillet sur RFI, l’ex-vice-Président de l’Assemblée Nationale, Jean-Marc Kabund, s’est dit convaincu que fédérer n’est pas la condition sine qua non pour gagner aux élections de 2023 face au Président Félix Tshisekedi.
En effet, l’ex-collaborateur du Président de la République a répondu à plusieurs questions du média français, tout juste après les réactions dans son ancien camp face à sa sortie médiatique du lundi 18 juillet contre Tshisekedi.
Sera-t-il candidat à l’élection présidentielle ?
« Justement. Nous n’avons pas créé ce parti pour faire de la figuration. Dès lors que nous avons dit que c’est une nouvelle offre politique, nous, nous, proposons une réponse à pas mal de questions que le peuple congolais se pose… Bien sûr. Nous estimons que le parti doit présenter des candidats à tous les niveaux. »
Pour une alliance avec les opposants pour battre Tshisekedi ?
« Il faut relativiser cette question. Je reconnais que fédérer peut donner plus de chance de gagner face à Tshisekedi mais je peux pas admettre que c’est la condition sine qua non pour gagner. Je suis convaincu qu’il lui sera difficile de faire un score qui pourra lui permettre d’émerger parmi les quatre premiers. Est-ce que nous avons la même vision ? Ou sommes-nous là ensemble juste pour chasser Tshisekedi du pouvoir ? On devait commencer par ce genre de questions plutôt qu’envisager une quelconque alliance »
Comprend-il maintenant les critiques envoyées par l’opposition à l’époque où il était au pouvoir ?
« Dès lors, dès le départ, que j’ai compris que monsieur Tshisekedi avait des difficultés pour asseoir la gouvernance, à avoir la maîtrise de l’État entre ses mains, je m’inquiétais. Je ne peux pas vous dire combien de fois j’ai été peiné de voir certaines choses se passer à l’interne, combien de fois j’ai rappelé à l’ordre monsieur Tshisekedi sur pas mal de questions. Ça ne demande pas d’être opposant au Congo pour comment le pays ne marche pas. »
Ses véritables raisons de rupture avec le Président Tshisekedi
« Vous allez comprendre que c’est des divergences de taille, des divergences de vue qui avaient gagné tellement de terrain qu’à un certain moment on ne pouvait plus démeurer ensemble. C’est notamment sur l’idéologie, sur la manière de gouverner. J’estimais, en mon droit, que monsieur Tshisekedi était allé totalement à côté de notre vision politique. J’ai estimé que monsieur Tshisekedi était dans un chemin de non-retour. Je me suis assumé. »
Sur l’enrichissement illicite dont ses détracteurs l’accusent ?
« C’est une bêtise humaine que de parler des histoires comme-ça. Tout le monde dans le pays sait qu’un député national, au bout d’un mandat, il ne peut pas manquer de se construire une maison. N’ai-je pas dénoncé le train de vie excessif des institutions ? Mais, l’Assemblée Nationale est l’une de ces institutions les plus budgétivores… Quand je parle de détournement, les gens doivent comprendre que ce n’est pas une maison. C’est des centaines de millions de dollars placés dans des paradis fiscaux, placés dans des multinationales. C’est des espèces sonnantes qui quittent le pays dans des jets privés. On doit comparer ça avec ma petite maison dans le faubourg de Kinshasa ? Ça dénote clairement la panique qu’ils expriment en disant des choses qui ne tiennent pas debout