La Dynamique Lukula (DYNALU) a officiellement lancé ce dimanche 2 novembre à Kinshasa un dialogue inclusif réunissant les notables, les autorités locales, les cadres et jeunes leaders originaires du territoire de Lukula dans le but de recueillir les avis, propositions et orientations de toutes les forces vives du territoire pour définir une vision et une stratégie communes de relance économique et de renforcement de la cohésion sociale.
Les consultations s’inscrivent dans un processus de mobilisation citoyenne et participative, à la fois à Kinshasa et prochainement à Lukula, afin de poser un diagnostic précis sur les défis et opportunités du territoire.
Dans son allocution d’ouverture, le président de la Dynamique Lukula, Me Roger Thamba, a insisté sur la portée symbolique et stratégique de ce processus inédit de concertation dans la relance du territoire.
« Lukula a été l’un des territoires les plus industrialisés d’Afrique centrale, avec de nombreuses unités agro-industrielles et commerciales qui faisaient la fierté de nos parents. Mais le temps, les choix politiques, la désunion et l’absence d’une vision partagée ont fragilisé ce socle. Aujourd’hui, nous sommes réunis non pas pour regretter le passé mais pour bâtir ensemble un avenir solide. Chaque voix compte, chaque expérience est utile. Notre ambition est claire : redéfinir de manière collective la vision et la stratégie de redressement économique et social de Lukula », a-t-il indiqué.
Lors de la rencontre, plusieurs contributions ont été faites sur les pistes d’actions envisageables pour stimuler la relance économique, notamment dans l’agro-industrie, la foresterie, l’artisanat, les infrastructures et l’entrepreneuriat local.
Par ailleurs, Me Roger Thamba a rappelé l’importance de conjuguer les efforts privés, collectifs et publics pour donner du poids à la stratégie de relance. Il a appelé à une action coordonnée impliquant à la fois les ressortissants, les organisations locales et les pouvoirs publics.
« Les initiatives privées sont importantes, les initiatives collectives également. Mais il nous fait ajouter un troisième bloc : les initiatives publiques. Parce qu’en réalité, les individus peuvent avoir des moyens, les associations peuvent se mobiliser, mais c’est l’État qui dispose des plus grands leviers, des ressources et des instruments de transformation à grande échelle. Lorsque nous parlons de relance industrielle, oui un individu peut décider de réhabiliter une petite unité ou de relancer une activité, c’est louable ; mais l’État met les moyens, si les pouvoirs publics s’engagent réellement, alors la relance devient plus rapide, plus structurée et plus durable. Voilà pourquoi nous devons combiner toutes les approches : la prise de conscience et la responsabilité individuelles , la mobilisation collective de nos forces vives, et le plaidoyer ferme auprès de l’État. Car si nous agissons chacun de notre côté, dans interpeller ceux qui détiennent les leviers de décision, nos efforts risquent de rester limités. Nous avons besoin d’une action coordonnée, cohérente et collective pour impulser les changements que nous rêvons », a-t-il déclaré.
Parmi les recommandations recueillies lors desdites consultations à Kinshasa, figurent la nécessité de créer un cadre permanent d’échanges entre les fils et filles du territoire, afin de renforcer la cohésion sociale et d’élaborer une feuille de route stratégique pour la réhabilitation du tissu économique afin de créer de l’emploi.
Notons que le dialogue à Kinshasa constitue la première étape d’un processus plus large qui se poursuivra à Lukula en janvier prochain pour consolider les recommandations et produire un rapport final qui servira de base pour un plaidoyer efficace auprès des autorités provinciales et nationales, ainsi que pour des projets concrets de développement.
La Dynamique Lukula entend ainsi allier prise de conscience individuelle, mobilisation collective et action publique coordonnée, afin de transformer les potentialités historiques et économiques du territoire en résultats concrets pour le bien-être des populations.
ANGE ALOKI