Le gouvernement ordonne la suspension des motions et pétitions pour préserver la stabilité provinciale

Le gouvernement a demandé aux assemblées provinciales de suspendre toutes les pétitions et motions de défiance « pendant cette période de guerre ». L’instruction, transmise par le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, vise à freiner une instabilité institutionnelle croissante dans plusieurs provinces.

S’exprimant le 5 octobre à Kinshasa, lors d’une rencontre avec les gouverneurs des 26 provinces et les membres des bureaux des assemblées provinciales, M. Shabani a appelé ces institutions à adopter une résolution formelle allant dans ce sens. Il a rappelé les orientations du président Félix Tshisekedi, qui avait déjà exhorté à plus de stabilité et de coordination entre les exécutifs et les législatifs provinciaux lors des précédentes conférences des gouverneurs.

« Les engagements pris pour assurer la stabilité des institutions provinciales n’ont pas été respectés », a-t-il déploré.

Il a dénoncé la multiplication de pétitions et motions, souvent en violation du droit de réponse prévu dans les règlements intérieurs.

Le ministre a souligné que cette mesure s’inscrivait dans un contexte sécuritaire tendu, marqué par la guerre d’agression menée, selon Kinshasa, par le Rwanda et ses alliés dans l’Est du pays. Il a insisté sur la nécessité de préserver la cohésion nationale et de garantir un fonctionnement harmonieux des institutions locales.

Jacquemain Shabani a également rappelé aux gouverneurs leur responsabilité dans la gestion « orthodoxe et transparente » des ressources, tout en prônant un dialogue constant avec les bureaux des assemblées sur les priorités provinciales et les projets de développement.

Dans plusieurs provinces, les tensions politiques restent vives. Au Kasaï-Oriental, le gouverneur Jean-Paul Mbwebwa, destitué en mai puis réhabilité par la Cour constitutionnelle, fait de nouveau face à une motion de défiance. Dans la Tshopo, son homologue Paulin Lendongolia a été démis pour mégestion et détournement présumé de fonds publics. D’autres présidents d’assemblées provinciales, notamment au Kongo-Central, au Maniema, au Kwango et au Haut-Lomami, ont été évincés à la suite de pétitions internes.

Le ministère de l’Intérieur prévient que toutes les mesures constitutionnelles nécessaires seront prises pour garantir la stabilité institutionnelle. Une mise en garde qui réaffirme la volonté du pouvoir central de reprendre la main sur des provinces où les crises politiques locales s’enchaînent au moment où le pays fait face à un défi sécuritaire majeur.

LUKEKA KALUME 

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