
La prison centrale d’Inongo, dans la province du Maï-Ndombe, a perdu sa fonction première de lieu de détention sécurisée. L’établissement, vieux de 97 ans, accueille désormais essentiellement des « prisonniers volontaires », un terme employé par les autorités pour décrire des détenus qui y restent malgré le délabrement du site.
Mardi dernier, 38 des 56 détenus de la prison ont profité de la faiblesse du dispositif de sécurité pour s’évader. Les murs fissurés, les toitures disparues et les ouvertures laissées à l’air libre transforment la prison en un lieu où la détention effective est quasiment impossible. L’infirmerie est occupée par des briques cuites, et la salle d’audience est envahie par des herbes hautes jusqu’à la taille.
« À l’état où se trouve la prison aujourd’hui, personne ne peut accepter d’y rester. C’est pourquoi il y a chaque fois des évasions », confie Alexis Mputu, porte-parole du gouvernement provincial.
Construite en 1928, la prison centrale d’Inongo témoigne aujourd’hui de l’oubli prolongé des infrastructures carcérales dans certaines provinces de la RDC. Les autorités locales pointent autant le délabrement physique que le manque de moyens humains et matériels pour assurer la sécurité et la rééducation des détenus.
LUKEKA KALUME