Face à la multiplication des constructions anarchiques sur les ouvrages publics, le ministre congolais des Infrastructures et Travaux publics, John Banza Lunda, a dépêché, mardi 21 octobre, une mission d’urgence sur plusieurs sites de la commune de Kinshasa. L’objectif : évaluer la situation des caniveaux obstrués par des habitations illégalement érigées, notamment sur les avenues Croix-Rouge et Luapula.
La délégation, conduite par Junior Nembalemba, conseiller du ministre chargé du suivi et de l’évaluation, a constaté sur place l’ampleur du problème. Plusieurs maisons ont été construites directement sur les caniveaux, entravant l’écoulement des eaux et compromettant le système de drainage.
« Nous n’avons plus d’espace pour le lit majeur, indispensable en période de fortes pluies. Les constructions empêchent le curage et réduisent la capacité d’évacuation. En cas d’orage, les risques d’inondation sont élevés », a expliqué un assistant technique du cabinet du ministre.
Il a toutefois rappelé qu’un canal doit disposer d’au moins trois à quatre mètres libres pour permettre la circulation des engins d’entretien.
Sur l’avenue Croix-Rouge, la mission a relevé un cas emblématique : un bâtiment a été érigé à l’emplacement même de la chambre de jonction entre deux collecteurs, rendant impossible toute intervention technique.
Interrogé sur le terrain, le bourgmestre de la commune de Kinshasa a salué la réactivité du ministère.
« Nous apprécions la promptitude avec laquelle le ministre John Banza Lunda a réagi. Cela témoigne de son engagement à protéger les infrastructures publiques », a-t-il déclaré.
De son côté, Junior Nembalemba a confirmé que des mesures concrètes suivront.
« Le caniveau sur cet axe est littéralement pris en otage dans une parcelle. Nous ferons rapport au ministre et des décisions seront prises pour rétablir l’ordre dans les plus brefs délais », a-t-il assuré.
Le caniveau Bitshaku-Tshaku, concerné par cette inspection, traverse le pont Cabu et longe les communes de Kinshasa et Barumbu avant de se jeter dans le fleuve Congo. Sa réhabilitation est jugée prioritaire afin de prévenir de nouveaux débordements durant la saison des pluies.
Sur le terrain, plusieurs habitants ont salué cette initiative.
« Le ministre doit poursuivre son travail, car ces constructions illégales aggravent les inondations », a confié une riveraine.
En attendant les mesures du gouvernement, les autorités locales espèrent que cette opération marquera le début d’une politique plus ferme contre l’urbanisation désordonnée dans la capitale congolaise.
ESPÉRANT DANIEL KAMBULU