
Longtemps synonyme de chaos à chaque pluie, le boulevard Triomphal pourrait bientôt tourner la page des inondations. Le gouvernement congolais accélère la réhabilitation du pont Cabu, maillon essentiel du système de drainage de cette zone stratégique de la capitale.
Sous la supervision du ministre des Infrastructures et Travaux publics, John Banza Lunda, les travaux sont menés par l’Agence congolaise des grands travaux (ACGT). Selon son directeur provincial, l’ingénieur Kevin Babaka, rencontré sur le site après les dernières averses, « la stagnation de l’eau au niveau du Triomphal touche bientôt à sa fin ».

Deux causes principales expliquent la récurrence des inondations : l’insuffisance de l’ancien ouvrage au niveau du pont Cabu — une buse métallique dégradée incapable d’assurer un écoulement suffisant — et l’occupation anarchique des abords du canal, aggravée par l’insalubrité et les dépôts d’immondices.
Pour y remédier, l’ACGT procède au remplacement de l’ancien dispositif par un dalot en béton de grande capacité, garantissant un meilleur débit d’évacuation des eaux. Parallèlement, des opérations de dégagement du canal en aval sont en cours afin de libérer l’emprise et rétablir un écoulement normal.

Consciente de la dimension sociale du projet, l’Hôtel de Ville de Kinshasa a mobilisé une équipe pour encadrer les expropriations et indemnisations des occupants concernés.
« La démolition et la libération du canal ne peuvent se faire de manière cavalière », insiste Kevin Babaka.
Les évaluations ont été finalisées et les fonds nécessaires à la compensation des propriétaires identifiés sont déjà mobilisés. Le processus de libération du site doit s’amorcer « dans les tout prochains jours », assure-t-il.
Bien que les travaux ne soient pas totalement achevés, les premiers effets se font sentir. Après les récentes pluies, la chaussée du boulevard Triomphal est restée pratiquement sèche, un signe encourageant selon l’ACGT.

L’achèvement complet du chantier et la libération totale du lit du pont devraient permettre de fluidifier durablement la circulation et réduire les risques d’inondation dans ce secteur névralgique du centre-ville.
Au-delà de la lutte contre les inondations, le gouvernement veut faire de ce chantier un exemple d’investissement durable dans les infrastructures urbaines. Une démarche qui s’inscrit dans une stratégie plus large de résilience face aux effets du changement climatique à Kinshasa.
ESPÉRANT DANIEL KAMBULU