
Le Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur et Sécurité, Jacquemain Shabani, a convoqué à Kinshasa une réunion regroupant l’ensemble des gouverneurs de province et les membres des bureaux des Assemblées provinciales. Objectif : examiner les causes récurrentes de la crise institutionnelle dans les entités décentralisées et consolider la stabilité politique à l’échelle provinciale.
Cette initiative intervient dans un contexte de tensions persistantes dans plusieurs provinces, où des pétitions et motions de défiance se multiplient à l’encontre des exécutifs et des bureaux des Assemblées. Dans la province du Kwango, le président de l’Assemblée provinciale a récemment démissionné alors qu’il faisait face à une pétition. Peu après, une motion de défiance a été déposée contre le gouverneur. Des situations similaires se développent également au Maï-Ndombe et à la Tshopo, où les gouverneurs sont à leur tour visés par des démarches parlementaires.
Face à cette instabilité récurrente, Kinshasa entend réaffirmer la nécessité d’un dialogue permanent entre les institutions provinciales. Lors du précédent atelier organisé par le ministère de l’Intérieur, les gouverneurs et présidents des Assemblées provinciales avaient signé un acte d’engagement en faveur de la stabilité des institutions. Ce document prévoyait la création d’un cadre permanent de concertation, la résistance collective aux manipulations politiques et l’usage modéré des mécanismes de contrôle parlementaire.

En convoquant cette nouvelle rencontre, Jacquemain Shabani cherche à remettre sur la table ces engagements souvent restés lettre morte. L’enjeu est d’éviter que les conflits politiques ne paralysent davantage la gouvernance locale, alors que plusieurs provinces peinent déjà à assurer les services de base et à exécuter leurs programmes de développement.
Selon des sources au ministère de l’Intérieur, la réunion devrait aboutir à une feuille de route claire pour encadrer les rapports entre exécutifs et Assemblées provinciales. Un pas que le gouvernement central juge indispensable pour préserver la cohésion institutionnelle du pays.
LUKEKA KALUME