Des coups de feu ont retenti en plein centre-ville de Kinshasa aux alentours de 21 heures, ce lundi 06 mai, plongeant la ville dans un état de questionnement et de tension. Que s’est-il réellement passé ?
Les témoignages recueillis évoquent un braquage de moto qui a rapidement tourné à la vendetta populaire, mais une autre version, plus sinistre, émerge.
Selon des sources concordantes, un individu armé a tenté de dérober une moto à un conducteur de transport en commun au croisement des avenues Tshiela et Kasa-Vubu, dans la commune de Kinshasa. Alerté par les cris de la victime, d’autres motocyclistes ont accouru vers les lieux pour lui porter secours. Face à cette résistance inattendue, le braqueur a ouvert le feu, cherchant à intimider la foule déterminée.
Déterminés à mettre un terme aux agissements du braqueur, les conducteurs de motos et d’autres citoyens courageux ont refusé de reculer face à la menace de mort. Ils ont engagé une poursuite et ont réussi à neutraliser le criminel, avant de se livrer à une justice expéditive, selon les dires d’un témoin interrogé par sasastudio.net. La police est arrivée sur les lieux quelques instants après les événements pour évaluer les dégâts et rétablir l’ordre public.
Cependant, une autre scène, plus troublante, se serait déroulée simultanément. Le député national de l’opposition, Iracan Gratien de Saint-Nicolas, a affirmé avoir échappé de justesse à une tentative d’assassinat. Dans une vidéo diffusée le mardi 07 mai, le Haut Représentant du Ensemble pour la République de Moïse Katumbi dans l’ancienne province Orientale décrit avoir été pris pour cible à un carrefour de Kinshasa, à proximité de l’incident du braquage.
« Assassinat raté à 21h03’ locales. J’ai échappé à des tirs d’armes à feu au croisement des avenues de Kabinda et Kasavubu à Kinshasa. Ce soir du lundi 06 mai 2024. J’ai failli par la suite être brûlé vif avec la voiture. la foule m’accusant de m’être retrouvé sur le lieu où la situation était confuse. Des motards, témoins oculaires de l’évenement se sont interposés. Et j’ai eu la vie sauve grâce aux motocyclistes et jeunes kinois braves qui m’ont sorti du pétrin », témoigne Iracan Gratien député national de Ensemble pour la République.
Ces deux récits divergents suscitent des interrogations. Comment un assaillant aurait-il pu identifier le véhicule du député dans l’obscurité de la nuit pour ouvrir le feu ? Et comment Iracan Gratien a-t-il pu sortir indemne de cette attaque, sans la moindre égratignure, alors que les tirs fusaient de toutes parts ?
Certains observateurs remettent en cause la version de l’élu de Bunia-ville, suggérant qu’il aurait pu exploiter la confusion pour se présenter en victime. Toutefois, des témoins soutiennent la thèse du braquage de moto raté, attribuant le dénouement heureux à la bravoure des conducteurs de motos et des citoyens courageux présents sur les lieux.
Cet incident met en lumière la recrudescence des braquages de motos, souvent accompagnés de violence, dans certains quartiers de Kinshasa. Les taximen motocyclistes, qui travaillent souvent la nuit, sont les principales victimes de ces attaques récurrentes.
Basile MUYA