Les embouteillages font, depuis quelques années, partie du quotidien des habitants de Matadi Kibala, quartier périphérique de Kinshasa, à la frontière avec la province du Kongo-Central. Ces bouchons, principalement causés par les camions poids-lourds, peuvent durer plusieurs heures sur la route nationale numéro 1 (RN1), forçant les résidents à s’adapter pour continuer leurs déplacements.
Le point le plus critique se situe entre Matadi-Kibala et le quartier Mitendi dans la commune de Mont-Ngafula. Ces embouteillages surviennent à toute heure de la journée. Face à l’absence de solutions durables de la part des autorités, les habitants ont appris à s’accommoder de cette situation.
L’un d’eux explique qu’il passe parfois la nuit chez un proche habitant un quartier voisin, moins touché par les bouchons, pour être certain d’arriver à l’heure au travail le lendemain matin.
« On est obligé de passer la nuit chez un frère à l’UPN pour être à temps au travail », raconte-t-il, visiblement excédé.
Cette adaptation n’est pas un cas isolé. D’autres résidents, comme les conducteurs de taxis-motos, interrompent parfois leur activité en raison de la densité des embouteillages.
« Quand les bouchons commencent, j’arrête de travailler », confie un taximan moto.
Certains automobilistes abandonnent même l’idée d’utiliser leur voiture et optent pour les taxis-motos, qui parviennent encore à se frayer un chemin dans le trafic.
Pour les usagers de la route entre Matadi-Kibala et Mitendi, la principale cause des embouteillages est la présence de poids-lourds, ainsi que l’indiscipline de certains conducteurs.
« Ces embouteillages sont dus à l’incompréhension des chauffeurs. La solution, c’est que les camions remorques prennent une autre route, et que celle-ci soit réservée aux autres véhicules », propose un taximan.
Les chauffeurs de poids-lourds, pour leur part, rejettent la faute. André Tshikoji, l’un de leurs représentants, précise :
« Ce n’est pas un problème lié aux poids-lourds. Les embouteillages existent partout, même là où ils ne passent pas. »
Lors du dernier Conseil des ministres, quelques solutions pour désengorger le trafic ont été abordées, notamment le déploiement de policiers routiers à plusieurs intersections.
PLACIDE LUKEKA