La crise humanitaire à Goma, dans la province du Nord-Kivu, prend une tournure alarmante alors que plus de cent mille enfants déplacés, fuyant les affrontements entre les forces armées congolaises et le mouvement rebelle M23, se retrouvent livrés à eux-mêmes dans les camps de déplacés autour de la ville.
L’ASBL Action des communautés unies pour le développement intégral (ACUDI) tire la sonnette d’alarme sur cette situation critique. Selon cette organisation, les enfants déplacés sont confrontés à d’énormes dangers alors qu’ils ne reçoivent aucun encadrement. L’éducation, qui devrait les protéger et les guider, leur est désormais inaccessible.
Christian Mutima, chef de projet à ACUDI, souligne l’urgence de la situation : “L’école est le pilier de la protection des enfants. Leur absence d’encadrement les expose à divers dangers, notamment les accidents de la route.” Il fait référence à une série d’accidents impliquant ces enfants, survenus entre fin février et début mars 2024 le long de la Route nationale numéro 2 (RN2), entre les quartiers de Mugunga et le site de Rego.
Outre les risques liés à la circulation, Mutima évoque également la menace de noyade, le recrutement forcé par des groupes armés, ainsi que les violences sexuelles auxquelles ces enfants sont exposés.
Face à cette crise, l’ASBL ACUDI se mobilise pour encadrer environ 2 400 enfants déplacés dans la ville de Goma. Cependant, cette action isolée ne suffit pas à répondre aux besoins criants de ces milliers d’enfants vulnérables, nécessitant une intervention d’urgence de la part des autorités locales et des partenaires de l’éducation.
Basile Muya