Tensions explosives à l’Institut Supérieur du Bâtiment et des Travaux Publics (IBTP) de Kisangani. Ce jeudi 13 mars, le campus Kilo-Moto s’est embrasé après l’annonce de l’enlèvement présumé à Kinshasa du secrétaire général académique, Luka, également directeur général par intérim. Son absence soudaine, alors qu’il était en mission officielle dans la capitale, a mis le feu aux poudres.
Dès l’aube, la colère a gagné les étudiants. Pneus enflammés, route bloquée : le boulevard du 30 juin est devenu un champ de protestation. Mais très vite, l’escalade s’est invitée. Des taximen, excédés par le blocage, ont riposté en s’attaquant aux bâtiments de l’IBTP. En réponse, des étudiants ont saisi deux motos et les ont réduites en cendres.
La police, dépêchée en urgence, a sorti l’artillerie : tirs de sommation, gaz lacrymogène. Résultat, au moins cinq étudiants blessés, selon leur représentant, lui-même touché. Tous ont été acheminés vers un hôpital de la ville.
En toile de fond de cette explosion de violences, une disparition qui interroge. Selon des sources académiques, le chef des travaux Luka aurait été enlevé par des militaires sur l’avenue de la Libération, ex-24 Novembre, alors qu’il rentrait d’un atelier sur les écoles doctorales en RDC. Depuis mercredi soir, la délégation de Kisangani est à sa recherche.