La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé vendredi la reprise de ses enquêtes sur les crimes commis en RD , avec un focus particulier sur le Nord-Kivu, une région en proie à de violents conflits. Le procureur de la CPI, Karim A.A. Khan KC, a précisé que ces investigations concerneront les crimes relevant du Statut de Rome, perpétrés depuis janvier 2022.
“Mon Bureau a déterminé que les récents épisodes de violence au Nord-Kivu sont liés à des schémas récurrents d’hostilités qui sévissent dans la région depuis au moins le 1er juillet 2002, date à laquelle la Cour a commencé à exercer sa compétence en RDC”, a-t-il déclaré.
La CPI, qui avait déjà ouvert une enquête en 2004 sur les crimes commis en RDC, étend désormais ses investigations aux événements récents. Cette réactivation vise à renforcer la lutte contre l’impunité et à rendre justice aux victimes des atrocités.
Karim Khan a souligné que l’enquête n’épargnera aucun auteur présumé, quelles que soient les parties impliquées dans le conflit. La CPI collabore étroitement avec les autorités congolaises, notamment dans le cadre de la complémentarité, afin d’assurer que justice soit rendue de manière efficace.
Cette relance des enquêtes intervient alors que la RDC, par la voix du vice-ministre de la Justice, Samuel Mbemba, a critiqué la lenteur des procédures de la CPI, tout en accusant le Rwanda de soutenir les exactions du groupe armé M23. Le gouvernement congolais a également intensifié ses démarches internationales, avec une affaire en cours contre Kigali devant la Cour de justice des États d’Afrique de l’Est.
La campagne “CPI justice pour la RDC”, lancée par le gouvernement, cherche à mobiliser les ONG et la société civile pour soutenir ces efforts judiciaires. Les ONG qui ne s’y impliqueront pas risquent des sanctions, a averti le vice-ministre Mbemba.
Placide LUKEKA