Ce mardi, la région de Masisi, dans le Nord-Kivu, a été le théâtre de combats acharnés entre les Forces armées de la RDC (FARDC), soutenues par les groupes d’autodéfense “Wazalendo”, et la coalition rebelle M23/RDF. Les échos des détonations ont retenti à Sake, à seulement 27 km à l’ouest de Goma, dans une confrontation qui s’est concentrée principalement près de Mushaki, dans des collines éloignées.
Selon Actualite.cd, les affrontements ont débuté vers 9 heures avec des tirs d’armes lourdes et légères en direction de Katabiro, près de Mushaki. Mwisha Busanga Léopold, président de la société civile de Sake, témoigne de la situation, précisant qu’une relative accalmie règne sur d’autres lignes de front.
L’agglomération de Katabiro, située à une dizaine de kilomètres de Mushaki, est au cœur des combats, où les forces armées ont récupéré des équipements des assaillants, dont des tenues et des gilets pare-balles, des mortiers 82, et divers effets de guerre. Le bilan provisoire de l’armée indique la présence de plusieurs corps sur le terrain à Mushaki.
Le colonel Njike Kaiko, porte-parole de l’armée, rassure la population en affirmant que la cité de Mushaki et ses collines avoisinantes sont sous le contrôle des FARDC. Il souligne que l’ennemi a été repoussé, et les forces gouvernementales maintiennent leurs positions initiales tout en cherchant à déloger l’ennemi tentant de consolider l’une de ces positions.
Cependant, la situation humanitaire est préoccupante. Les habitants de Sake sont témoins d’un afflux massif de déplacés cherchant refuge dans des écoles et des églises. Mwisha Busanga Léopold exprime sa préoccupation face aux conditions difficiles de ces personnes et appelle à une intervention urgente du gouvernement et de ses partenaires pour fournir abris et nourriture.
Ces affrontements surviennent à un moment critique, alors que les troupes de la Force Régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EACRF) ont entamé leur retrait du sol congolais, conformément à la décision prise lors du sommet extraordinaire de l’EAC à Arusha, en Tanzanie, le 24 novembre dernier. La RDC a décidé de ne pas prolonger le mandat de la force régionale au-delà du 8 décembre 2023.
Placide Lukeka