Le directeur de la prison centrale de Makala, Joseph Yusufu Maliki, est actuellement en fuite après avoir été suspendu de ses fonctions à la suite du carnage survenu lors d’une tentative d’évasion dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 septembre 2024.
Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a annoncé cette suspension le 4 septembre, juste après avoir visité la prison et constaté les dégâts. Selon des sources proches du ministère, Maliki aurait quitté le pays. Les autorités ont lancé des mesures pour le retrouver et le tenir responsable de cette tentative d’évasion qui a causé la mort de centaines de détenus.
En attendant, Deko Madeleine, ancienne directrice adjointe de l’administration pénitentiaire, a été nommée pour assurer l’intérim à la direction de Makala.
Durant sa visite, Constant Mutamba a remis en question la version officielle du gouvernement sur les événements. Il accuse certains responsables de sabotage, en raison de la surpopulation extrême à Makala. L’établissement, initialement conçu pour 1.500 détenus, héberge aujourd’hui plus de 10.000 personnes. Selon Mutamba, l’envoi de détenus supplémentaires sans tenir compte de cette surcharge a contribué à la tragédie.
Le ministre de la Justice promet des mesures sévères dans les deux semaines à venir pour remédier à la situation. En revanche, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) conteste les décisions de Mutamba. Le CSM estime que l’interdiction faite aux magistrats de transférer des détenus vers Makala est inappropriée et affirme que les tensions entre les institutions judiciaires devraient être résolues dans un cadre de concertation établi.
Basile MUYA