Le général Christian Ndaywell, haut responsable des services de renseignements militaires congolais (DEMIAP), fait face à des poursuites judiciaires en Belgique pour torture, suite à une plainte déposée par l’opposant congolais Franck Diongo. Celui-ci, ayant obtenu le statut de réfugié politique en Belgique, accuse le général de l’avoir torturé lors de sa détention en RDC.
Candidat à l’élection présidentielle de décembre 2023 et président du Mouvement Lumumbiste Progressif (MLP), Franck Diongo affirme avoir été soumis à des sévices graves par les services de renseignements militaires de la RDC. Cette allégation a été rapportée par le journal La Libre d’Afrique et relayée par notre média ce mardi 18 juin 2024.
Franck Diongo, réfugié en Belgique, a été arrêté le 20 juin 2023, après avoir assisté à un deuil où il avait échangé avec le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi. Il a été détenu pendant 20 jours dans les locaux de l’ex-Demiap, dirigée par le général Ndaywell. Durant cette période, Diongo affirme avoir été victime de tortures, dont des injections de substances inconnues et la consommation forcée de boissons.
Libéré peu avant les élections de décembre 2023, Diongo a, par la suite, fait l’objet d’un mandat de comparution. Craignant pour sa sécurité, il s’est exilé en Belgique, où il a obtenu le statut de réfugié politique en mai 2024, après avoir été entendu par les experts du Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA).
Représenté par l’avocat Alexis Deswaef, Franck Diongo a déposé une plainte au parquet fédéral belge le 18 juin 2024. La plainte accuse le général Christian Ndaywell et « X » de crimes de guerre, tortures et empoisonnement. Maître Deswaef a déclaré que la plainte s’appuie sur des preuves précises de la responsabilité des services de renseignements militaires congolais et de leur chef dans l’enlèvement et la détention arbitraire de Diongo, suivis de tortures.
La justice belge pourrait poursuivre le général Ndaywell, supposé détenir également la nationalité belge, devant ses tribunaux.
Basila Muya