RDC | Un nouveau blocage au Sénat et pas de moindres

Un suspens plane à la chambre haute du parlement. Après le long blocage à l’Assemblée nationale et la sortie du gouvernement, l’installation controversée du bureau d’âge suscite des remous politiques.

Le Sénat est actuellement dirigé par le sénateur Pascal Kinduelo, âgé de 86 ans, qui a pris les rênes d’un bureau d’âge composé de 84 sénateurs, alors que la loi fondamentale en prévoit 109. Cette situation résulte de l’élection des gouverneurs et des sénateurs dans la province de l’Équateur. Or, cette élection a mis en lumière un fait troublant : le véritable doyen d’âge, le patriarche Jonas Munkamba Kadiata Nzemba, 93 ans, a été élu sénateur avec 4 voix pour le compte de la province de l’Équateur le 24 mai dernier. Selon l’article 114 de la Constitution congolaise, qui stipule que le bureau provisoire doit être dirigé par le doyen d’âge assisté des deux sénateurs les moins âgés, c’est Jonas Munkamba qui devrait en principe présider le Sénat.

L’installation de Pascal Kinduelo à la tête du Sénat, en dépit de la présence de Jonas Munkamba, pose un sérieux problème de légitimité et de respect des dispositions constitutionnelles. Ce dysfonctionnement est imputé à la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), accusée d’avoir failli à anticiper ce blocage institutionnel. La CENI était pourtant informée de l’éligibilité de Jonas Munkamba et aurait dû en tenir compte pour éviter cette impasse.

La situation actuelle du Sénat s’ajoute à la confusion qui régnait déjà à l’Assemblée nationale, exacerbant ainsi la crise de gouvernance au sommet de l’État. L’opinion publique pointe du doigt la CENI pour son rôle dans les reports et annulations des scrutins, qui ont contribué à ce chaos institutionnel. Les analystes politiques appellent le Président Félix Tshisekedi à intervenir en tant que garant du bon fonctionnement des institutions pour restaurer l’ordre et la crédibilité des organes législatifs.

Ce blocage au Sénat, qualifié de « crise de légitimité », menace non seulement le fonctionnement normal des institutions mais également les valeurs démocratiques prônées par le Chef de l’État Félix Tshisekedi. Alors que le pays cherche à consolider son État de droit, cette situation appelle à une intervention rapide et décisive pour résoudre les dysfonctionnements et rétablir le respect des principes constitutionnels.

Basile Muya

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