RDC | Nouvel Élan dit oui à la révision constitutionnelle mais à une seule condition

Le parti Nouvel Élan, dirigé par Adolphe Muzito, n’a pas hésité à saluer la démarche du Président Félix Tshisekedi concernant la révision ou le changement de la Constitution de 2006. Cependant, le soutien du parti s’accompagne d’une condition non négociable : que la commission mixte chargée d’examiner cette question soit dirigée par l’opposition.

Lors d’une conférence de presse à Kinshasa ce lundi 25 novembre, Blanchard Mongomba, secrétaire général de Nouvel Élan, a reconnu l’importance de cette initiative, tout en insistant sur la nécessité d’un leadership équilibré.

« Le Nouvel élan avec Muzito salue l’idée du chef de l’Etat de mettre en place une commission représentative de toutes les forces politiques et sociales pour traiter de cette question. Cependant, le Nouvel élan et son leader propose que cette commission soit coordonnée par l’opposition », a déclaré Mongomba.

Face aux questions sur la capacité de l’opposition à jouer ce rôle, surtout dans un contexte où elle semble plus divisée que jamais, Mongomba a rappelé un principe fondamental : l’opposition est diverse et ne peut être représentée par une seule voix.

« L’opposition en RDC est plurielle et régie par la loi portant statut de l’opposition. Aucun parti ne parle au nom d’un autre, de l’opposition soit-il… Nouvel élan est un parti lumumbiste démocrate, tout ce que nous souhaitons, c’est que le débat soit ouvert et que chacun fasse prévaloir ses arguments en toute liberté et à la fin, le peuple doit trancher. Dans notre démarche, le peuple doit être l’alpha et l’oméga », a-t-il insisté.

Pour Nouvel Élan, le débat autour de la révision constitutionnelle doit rester démocratique et transparent. Mongomba a d’ailleurs souligné que certains des acteurs politiques qui s’opposent aujourd’hui à cette révision étaient hier en train de la soutenir, voire de violer les principes fondamentaux de la Constitution, notamment l’article 220.

Nouvel Élan ne cache pas que cette question lui tient à cœur depuis longtemps. Dès 2016, Adolphe Muzito plaidait pour une réforme constitutionnelle visant à instaurer un régime présidentiel et à titriser les terres congolaises au bénéfice des populations autochtones. Cette vision, selon le parti, reste d’actualité.

En marge de cette conférence de presse, Blanchard Mongomba a également interpellé la Première ministre Judith Suminwa, lui demandant d’envoyer des signaux clairs après le vote de la loi de finances 2025 à l’Assemblée nationale. Le parti espère que le gouvernement prouvera sa capacité à répondre aux attentes du peuple congolais.

Alors que le débat sur la révision constitutionnelle prend de l’ampleur, la proposition de Nouvel Élan de confier la coordination de la commission à l’opposition pourrait susciter des tensions. Si certains saluent cette démarche comme une preuve d’ouverture démocratique, d’autres pourraient y voir une tentative de déstabilisation ou de politisation du processus.

En tout cas, Nouvel Élan reste ferme : la révision constitutionnelle, oui, mais pas sans un débat inclusif et une coordination équilibrée. Le parti de Muzito attend maintenant de voir si ses propositions seront prises en compte par la majorité au pouvoir.

BASILE MUYA

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