Recrutement des magistrats en RDC : entre méritocratie et recommandation, les vieilles pratiques refont surface [Tribune de Henry Ngindu]

Le contexte inquiétant de la justice au pays de Lumumba !

En République Démocratique du Congo, la justice est devenue un dernier rempart douteux dans l’établissement de la vérité judiciaire soit-elle. Mais le manque d’un personnel sur toute l’étendue de la RDC demeure un problème dont l’actuel président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo s’est décidé de ressoudre ce, par un recrutement annoncé sur toute l’étendue du pays.

Le recrutement pompeux tourne à une triste réalité !

Le test de recrutement des magistrats sur toute l’étendue du territoire national a eu lieu le dimanche 09 Octobre. Cette passation agite l’opinion tant nationale qu’internationale.

Selon une source proche du conseil supérieur de la magistrature, des candidats proviennent de tous les coins pour cet événement.

“Les candidats pour ce test sont venus de tous les coins du monde, avec pour objectif de participer à ce test”, renseigne cette source.

À en croire le chiffre du conseil supérieur de la magistrature, plus de 40.000 candidats ont participé à ce test pendant que l’état congolais n’avait besoin que de 4.000 magistrats à affecter en deux ans sur toute l’étendue du pays.

Les vielles pratiques refont surface !

Selon les informations recueillies par sasastudio.net, des lauréats à ce concours déplorent la résurgence de vielles pratiques de tribalisme, de corruption, de trafic d’influence et autres qui dans le processus de passation dudit test et par voie de conséquence, les candidats futurs magistrats sont déjà connus par avance et le test n’est qu’une simple formalité pour se conformer aux prescrits légaux.

Rétrospective sur l’annonce du recrutement !

Selon l’observation des analystes juridiques de sasastudio.net, dès l’annonce de ce test, il y a une agitation sui generis dans les états majors des partis politiques qui établissent des listes de leurs candidats ou militants désirant devenir magistrats. Les députés et sénateurs en vacance parlementaire ont pour la plupart fait constituer des listes de leurs électeurs ayant postulé pour devenir magistrats et ont promis à leurs bases respectives de tout faire pour qu’ils aient leurs magistrats. Les autorités judiciaires et autres font de même. Plusieurs circuits de collecte des fonds sont institués pour recouvrer de l’argent auprès des candidats afin de passer comme magistrats.

Ce sont, là, des témoignages intimes de certains lauréats à cette compétition.

Entre formalité et réalité : les candidats magistrats sont-ils déjà connus ?

Face à ce spectacle désolant, l’opinion interrogée ce lundi 10 Octobre s’interroge sur la transparence de ce test et remet d’ores et déjà en cause les résultats qui seront publiés.

Le sursaut de citoyenneté demeure une solution !

Pour une justice qui est appelée à combattre les antivaleurs et à incarner de vraies valeurs démocratiques et méritocratiqes, il est important de verrouiller le mécanisme de correction de ce test.

Selon un lauréat rencontré dimanche sur le chemin du test, il est important que la politique cède la place à la méritocratie et qu’elle soit tenue loin de ce concours qui sera le premier exploit du pouvoir en place.

“C’est pourquoi il est encore temps de mettre du sérieux pour que la RDC ait de nouveaux magistrats qui répondent aux attentes de la population”, lâchent-ils.

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