
Le franc congolais tient bon. En apparence. Et ce serait grâce à la Banque centrale, qui « intervient de manière régulière » pour éviter les secousses, dixit Daniel Mukoko Samba, vice-Premier ministre, ministre en charge de l’Économie nationale.
Lundi 14 avril, lors d’un briefing de presse sur les mesures économiques « en temps de guerre », le ministre a vanté les efforts du gouvernement qui, malgré les obus dans l’Est, garde la tête froide à Kinshasa.
À l’entendre, tout est sous contrôle. La guerre coûte cher, oui. Les dépenses publiques flambent, oui. Mais pas de panique :
« Les recettes mensuelles ne couvrent pas toujours les dépenses, mais le financement additionnel est sain », assure-t-il.
Comprendre : pas de planche à billets incontrôlée, pas d’inflation galopante, pas de chaos monétaire. Une version technocratique de la tempête sous contrôle.

Le cadre macroéconomique ? Plus stable qu’à l’arrivée du gouvernement, jure Mukoko. Le deuxième mandat du Président de la République Félix Tshisekedi démarre sous des auspices solides :
« Il y a une confiance dans les chefs des institutions. Les milieux d’affaires font confiance au Trésor. »
Le terrain, lui, a ses propres lois. Et le gouvernement entend y jouer sa partition. Cinq produits de base – maïs, manioc, soja, huile de palme et riz – sont dans le viseur de la politique agricole nationale. Objectif : faire baisser les prix d’ici cinq ans. Comment ? Par des « bases agricoles », de vraies usines, de l’investissement massif. Une promesse aux allures de plan quinquennal.
Et les carburants ?
« Pas de pénurie, les stocks sont là, les sociétés pétrolières importent régulièrement », rassure encore le ministre.
Mieux : les prix ont baissé « en moyenne de 30 % ». Conséquence : la consommation a explosé. Un équilibre fragile, alimenté par la trésorerie… et peut-être un brin de chance.
Le briefing a été technique, chiffré, rassurant. Trop peut-être. Car derrière les courbes et les formules, il reste une question : combien de temps encore ce funambulisme économique tiendra-t-il, alors que le pays est toujours en guerre, que l’inflation menace, et que le panier de la ménagère ne connaît pas les conférences de presse ?
LUKEKA KALUME