La situation est de plus en plus difficile à Kananga, chef-lieu du Kasaï-Central, où la hausse du prix de l’essence rend le transport quasiment inaccessible pour une grande partie de la population. Lors d’une ronde effectuée ce mardi 28 janvier 2025 dans la ville par votre média Sasa Studio, tant auprès des stations-service que des détaillants locaux, communément appelés « Kadhafi », il a été constaté que le prix du litre d’essence varie entre 5300 et 5500 FC, alors qu’il était encore de 3000 FC seulement il y a deux semaines.
Cette flambée des prix se répercute directement sur le coût des transports. Le trajet qui coûtait 500 FC est désormais facturé 1000 FC, un doublement du prix qui impacte fortement les habitants, notamment les étudiants. Beaucoup d’entre eux sont contraints de marcher sur une partie du trajet pour alléger leurs dépenses et arriver à temps dans les universités.
L’un d’eux témoigne :
« Ça fait déjà 2 semaines que nous souffrons. Le trajet pour lequel l’on payait 2000 FC coûte maintenant 4000 FC. »
Les conducteurs de motos-taxis, eux aussi, sont dans une situation précaire. Ils se battent pour joindre les deux bouts, car le carburant coûte cher, mais leurs gains ne suivent pas. En plus, chaque soir, ils doivent remettre 15 000 FC aux responsables des motos.
Et comme si cela eut été peu de choses, les taxes urbaines exorbitantes viennent s’ajouter
Face à cette réalité, ils lancent un appel aux autorités locales pour qu’elles interviennent afin de réguler la situation.
L’origine de cette crise semble être liée à une pénurie de carburant à Kananga. La Société Nationale des Chemins de Fer du Congo (SNCC), qui approvisionne la ville en carburant, ne peut pas fonctionner normalement à cause de l’impraticabilité de la voie ferrée. Certaines personnes tentent de se ravitailler en traversant la frontière avec l’Angola, mais là encore, la route entre Kananga et Kalamba Mbuji est quasiment impraticable.
ANASTASIE MIMBOLO