UDPS : “Si nous devions revenir au passé, nos suppliciers feraient la prison” (Kabuya)

Le Secrétaire Général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), parti au pouvoir en République Démocratique du Congo a reçu ce dimanche 19 mars à la parmanence de son parti, le Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, s’engagent à renforcer leur collaboration bilatérale au-delà de celle entretenue ordinairement au sein de l’International Socialiste.

À cet effet, les deux homologues ont programmé la tenue d’une école mixte UDPS-ANC à Kinshasa du 20 au 23 mars pour discuter des expériences qu’ils ont vécues sur le plan politique.

C’est le motif de la présence dans la capitale congolaise, d’une forte délégation de l’ANC que monsieur David Makhura, membre du Conseil exécutif de l’ANC et Gouverneur Honoraire de la province de Gauteng, en Afrique du Sud a dirigée.

Le coordonnateur reconnu de l’UDPS a dépeint à ses invités, périodes de calvaire et de souffrance que l’UDPS a traversé avant son accession au pouvoir en 2019, dans l’histoire politique de la RDC.

“Notre histoire est vraiment complexe. Nous avons connu plusieurs zones de turbulences avant d’arriver au pouvoir. Les régimes dictatoriaux qui se sont succédés avant nous, nous ont causé beaucoup de tort. Entre 2011 et 2016, nos siège ont été régulièrement saccagés et incendiés. Particulièrement le 19 et le 20 septembre 2016, nos militants ont été brûlés vifs ici à la permanence simplement puisqu’ils réclamaient la convocation du Corps électoral dans le délai constitutionnel, tandis que plusieurs de nos membres ont été exécutés sommairement, enterrés dans des fosses communes et mis dans des sacs pour être jetés dans les rivières. Certains ont, par ailleurs,  fait l’objet de la ségrégation dans les milieux professionnels à  cause de leurs origines et appartenances politiques à l’UDPS. Et, ne pouvant pas travailler dans ces conditions, la plupart d’entre  eux s’étaient vus dans l’obligation de changer leurs origines pour conserver leurs jobs ou avoir des promotions. En 2011, notre leader a été  placé en résidence surveillée malgré son âge avancée. Et pourtant, c’est lui qui avait gagné les élections”, a-t-il témoigné.

Le Secrétaire Général de l’UDPS a rappelé que ces situations constituent des causes profondes qui ont empêché son parti de se doter d’un fichier des membres en temps utile. Il révèle, néanmoins, qu’une initiative d’identification et d’enrôlement de leurs membres a été lancée.

“Cette opération qui se déroule dans les différents quartiers que nous appelons cellules permettra à l’UDPS de se doter d’une base des données de l’UDPS”, a-t-il ajouté.

Et de renchérir:

“Malgré les atrocités que nous avons traversées, nous avons tout de même copié le modèle de la politique de pardon appliquée en Afrique du Sud par Nelson Mandela. Car, notre histoire tragique décrite succinctement ci-haut ne pouvait pas, en réalité, nous permettre de nous asseoir avec nos suppliciers. Si donc nous devions revenir au passé, plusieurs feront la prison”.

Par ailleurs, Augustin Kabuya a avoué que le oarti présidentiel regorgeait de plusieurs catégories de personnes dont les intellectuels, les paysans et les ouvriers.

“Chez nous, on ne discrimine pas les gens suivant leur niveau de vie ou d’études. Même ceux qui n’ont pas étudié ont leur place”.

Ajoutant :

”Notre parti a vu le jour en 1982, à l’initiative de 13 parlementaires, au moment où la dictature battait son plein avec le
monopartisme. Après un combat politique intense marqué par des relégations, brimades et emprisonnement de nos fondateurs, il a fallu attendre 1990 pour que Mobutu, président de la République à l’époque, instaure le pluralisme politique. C’est alors que nous avons commencé à exercer  officiellement comme parti politique”.

Accommpagné par beaucoup de cadres du parti, Augustin Kabuya a fait visiter à ses hôtes de marque la partie de la grande salle du bâtiment  de la permanence qui a été  incendié en
2016 par les hommes du régime Kabila. Il a indiqué que le parti avait décidé de ne pas réhabiliter cet endroit pour besoin d’histoire.

La délégation a aussi visité le mausolée de Patrice-Emery Lumumba à l’échangeur Limete et celui d’Étienne Tshisekedi wa Mulumba, ancien président de l’UDPS, à N’sele.

En guise de clôture de la journée, le SG Augustin Kabuya a donné à la délégation de l’ANC, une soirée émouvante à l’hôtel Kampo, agrémentée par le Groupe Folklorique Kadiyoyo.

Que ce soit madame Bathabile Dlamini, Membre du Conseil Exécutif de l’ANC et présidente honoraire de la ligue des femmes, les experts des élections et campagne ou encore le chargé des Affaires Internationales, tous membres de l’ANC sont dans la délégation.

Marlaine Kanku

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