Le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Ngaliema a tenu ce mardi 10 septembre sa quatrième audience dans le cadre du procès concernant la tentative d’évasion à la prison centrale de Makala.
Lors de cette session, les juges ont entendu 21 prévenus, mais le moment le plus poignant a été le témoignage d’une femme prisonnière qui a révélé avoir été violée par sept détenus lors de l’incident.
La victime a décrit les événements de cette nuit tragique :
« Vers 2 heures du matin, après la prière, des coups de feu ont retenti. On nous a dit qu’il s’agissait d’une tentative d’évasion. Peu après, des bruits de défoncement de porte ont commencé. Nous avons cru que ce étaient des militaires ou des policiers, mais c’étaient des détenus venus pour voler et violer les femmes. »
Elle a poursuivi en expliquant comment elle a essayé de se protéger en cachant son argent et ses effets personnels, mais a ensuite été forcée de se cacher sous un lit.
« Les premiers détenus ont pris nos provisions, l’argent et les téléphones. Puis un autre groupe, armé de machettes et d’autres outils, est arrivé et a commencé à violer les autres femmes sous mes yeux. Un détenu m’a forcée à m’éloigner de mon amie et m’a agressée, me violant après avoir découvert mon argent caché. En tout, j’ai été violée par sept hommes. Un garçon que je connaissais est intervenu pour m’empêcher de subir les agressions d’un huitième homme. »
À la demande du capitaine Guy Kweshi, président du tribunal, la victime a identifié deux des agresseurs parmi les sept. Ceux-ci ont nié les accusations lors de leur comparution.
D’autres prisonnières ont également témoigné de leurs propres violences et des vols dont elles ont été victimes cette nuit-là. En tout, 63 prisonniers sont poursuivis pour viol, terrorisme, destruction et incendie volontaire suite à cette tentative d’évasion survenue du 1er au 2 septembre 2024.
PLACIDE LUKEKA