C’est une visite qui n’est pas passée inaperçue. Mercredi 2 avril, tard dans la soirée, Massad Boulos, fraîchement nommé Conseiller Principal pour l’Afrique du Président américain Donald Trump, a atterri à Kinshasa. Le lendemain, c’est sous les ors de la Cité de l’Union Africaine que Félix Tshisekedi l’a reçu, entouré de ses collaborateurs.
Boulos, figure montante du cercle trumpiste, n’était pas seul. À ses côtés, Mme Corina Sanders, Secrétaire d’État adjointe pour les affaires africaines, et Dan Dunham, Directeur du Conseil National de Sécurité pour l’Afrique. Une délégation de haut niveau, signe de l’intérêt renouvelé de Washington pour la RDC.
Au menu des discussions : investissements américains, souveraineté congolaise et stabilité régionale. Un triptyque classique, mais qui prend une résonance particulière dans le contexte actuel.
« Je me réjouis de collaborer avec le Président Félix Tshisekedi et son équipe pour établir une relation plus profonde qui profite au peuple congolais et au peuple américain, et pour stimuler des investissements du secteur privé américain en RDC, notamment dans le secteur minier », a déclaré Massad Boulos.
Traduction : Washington veut sa part du gâteau congolais, alors que Pékin règne en maître sur l’extraction du cobalt et du cuivre.
Sur le volet sécuritaire, la rhétorique est tout aussi diplomatique.
« Nous souhaitons une paix durable qui affirme l’intégrité territoriale et la souveraineté de la RDC, et qui projette les bases d’une économie régionale florissante », a affirmé Boulos, sans pour autant détailler comment les États-Unis comptent peser face aux tensions persistantes à l’Est du pays.
Ce déplacement est une inflexion notable dans la politique africaine de Trump 2.0. Après un premier mandat marqué par une relative indifférence envers le continent, la Maison Blanche semble vouloir réengager le dialogue.
LUKEKA KALUME