
À l’occasion de la commémoration des martyrs du mois d’octobre, le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a adressé un message empreint de gravité et de solidarité aux populations du Nord et du Sud-Kivu.
Le chef de l’État a rendu hommage à plusieurs figures religieuses et civiles tombées sous les balles ou l’épuisement au cours des trente dernières années de conflits, tout en réaffirmant l’engagement du gouvernement à restaurer la paix et l’autorité de l’État dans l’Est du pays.
Dans son discours diffusé ce week-end, Félix Tshisekedi a évoqué la mémoire de Monseigneur Christophe Munzihirwa, assassiné le 29 octobre 1996 à Bukavu, au début de la première guerre d’agression contre la RDC. Il a également salué la mémoire de Monseigneur Emmanuel Kataliko, mort en exil en 2000, et celle de Monseigneur Kambale Mbogha, disparu en 2005 après avoir subi les pressions de la rébellion.
« Le mois d’octobre, pour le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, n’est pas une simple page du calendrier. C’est un rappel de trente années d’agressions, de familles arrachées à leurs terres et de villages incendiés », a déclaré le président, tout en soulignant la résilience des habitants de ces provinces meurtries.
Le Chef de l’État a insisté sur le caractère national du drame de l’Est, appelant les Congolais à ne pas percevoir cette crise comme une réalité régionale isolée :
« Ce que vous vivez n’est pas “votre problème là-bas à l’Est”. Tant qu’une seule partie de notre territoire souffre, c’est la République tout entière qui souffre », a-t-il affirmé.
Félix Tshisekedi a également rendu hommage aux Forces armées, aux services de sécurité, aux prêtres, aux journalistes, ainsi qu’aux jeunes résistants Wazalendo, « qui défendent le territoire, souvent dans l’ombre, parfois sans reconnaissance, mais toujours avec un amour inconditionnel de la patrie ».
Sur le plan diplomatique et sécuritaire, le président a réaffirmé la poursuite des démarches en vue d’un cessez-le-feu durable, du retrait des forces étrangères et du retour des déplacés.
« Ce travail ne se voit pas toujours immédiatement, mais il est en cours et il se poursuivra avec détermination », a-t-il assuré.
Concluant son message sur une note d’unité nationale et d’espérance, Félix Tshisekedi a rappelé que « la paix n’est plus une promesse lointaine », avant de lancer un appel à la résilience collective : « La République est avec vous. L’État est avec vous. Je suis avec vous. »
ANGE ALOKI