Beni | Colère populaire contre l’insécurité persistante dans l’Est

Des dizaines de jeunes issus de mouvements citoyens et de groupes de pression ont manifesté ce lundi 13 octobre à Beni, dans la province du Nord-Kivu, pour dénoncer la recrudescence de l’insécurité dans les territoires de Beni, Butembo et Lubero.

Les manifestants exigent du gouvernement la récupération immédiate des zones encore occupées par les rebelles de l’AFC/M23.

La journée a débuté dans la tension. Vers 4 heures du matin, des coups de feu ont été entendus dans plusieurs quartiers de la ville, marquant le début des incidents. Environ cinquante jeunes, armés d’armes blanches, ont saccagé des étalages, des cabines de téléphonie mobile et endommagé des poteaux électriques. Trois civils ont été blessés, dont deux manifestants et un passant.

La circulation a été fortement perturbée, notamment à Matonge, Ngongolio, Kasanga-Tuha et Mabolio, où des barricades ont été érigées. Écoles et commerces sont restés fermés, paralysant la vie économique locale.

Des tracts annonçant trois jours de protestation circulaient déjà dans la ville depuis la semaine dernière, signe d’une colère longtemps contenue. Malgré un retour progressif au calme dans l’après-midi, la plupart des commerces sont demeurés clos, à l’exception de quelques pharmacies.

Les forces de sécurité ont été déployées dans les principaux axes pour lever les barricades et dissuader tout nouveau débordement.

Cette mobilisation intervient dans un climat sécuritaire toujours fragile dans le Nord-Kivu. La population, excédée par la lenteur des opérations militaires et l’incapacité de l’État à protéger les civils, réclame des mesures concrètes pour mettre fin aux violences armées qui ensanglantent l’Est du pays depuis plus d’une décennie.

LUKEKA KALUME 

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