
Le Président de l’Assemblée provinciale du Haut-Lomami, Basile Muleba, a été démis de ses fonctions ce vendredi 24 octobre 2025 à Kamina, à la suite d’une motion de déchéance initiée par le député Tayari Kiswabantu Jean. La plénière, convoquée spécialement pour examiner le dossier, a tranché : 17 des 20 députés présents ont voté pour sa destitution.
L’ancien président est accusé de présumé détournement de deniers publics, un dossier qui alimente depuis plusieurs semaines les tensions au sein de l’Union sacrée, la plateforme politique du président Félix Tshisekedi. Les élus signataires de la motion évoquent une gestion opaque des ressources de l’institution et un manque de transparence dans les dépenses de l’Assemblée provinciale.
Cette destitution illustre les fractures politiques persistantes au sein du Haut-Lomami, une province encore marquée par l’instabilité institutionnelle depuis le démembrement de l’ex-Grand Katanga. Elle met également en lumière les limites du contrôle interne des organes délibérants provinciaux, souvent fragilisés par des rivalités partisanes et des enjeux d’influence locale.
Pour plusieurs analystes politiques contactés à Kamina, la chute de Basile Muleba devrait servir de signal à la classe politique provinciale, régulièrement pointée du doigt pour sa gestion peu rigoureuse des finances publiques.
« Il est temps que la responsabilité et la redevabilité deviennent des principes effectifs dans la gouvernance locale », souligne un chercheur en gouvernance publique de l’Université de Lubumbashi.
La succession de M. Muleba devrait être tranchée lors d’une prochaine plénière, alors que la province entre dans une nouvelle phase d’incertitude politique.
LUKEKA KALUME