Novembre Bleu | La prévention du cancer de la prostate gagne du terrain, mais le tabou persiste

Chaque mois de novembre, la campagne « Novembre Bleu » remet au centre du débat public une réalité encore trop souvent ignorée : le cancer de la prostate, première cause de cancer chez l’homme. Derrière les slogans de sensibilisation, les spécialistes rappellent que le dépistage précoce reste la meilleure arme, mais que la honte et le silence retardent encore trop souvent la prise en charge.

En République démocratique du Congo comme ailleurs, les hommes consultent rarement par prévention. « Beaucoup attendent d’avoir des symptômes pour se rendre à l’hôpital, souvent trop tard », constate un urologue de la Clinique Ngaliema à Kinshasa. D’où l’importance de parler sans gêne de la santé masculine, au sein des familles comme dans les médias.

Le parcours de dépistage demeure simple : une consultation médicale pour évaluer les antécédents et les risques, suivie, si besoin, d’examens spécifiques chez l’urologue. Plusieurs établissements de santé multiplient les programmes de dépistage gratuit durant le mois de novembre, afin de toucher un public plus large.

Mais la prévention ne se limite pas à un geste médical. Les professionnels insistent sur le rôle des proches dans l’accompagnement psychologique et la décision de se faire dépister. Groupes de parole, associations de patients, initiatives communautaires : les espaces de discussion se multiplient lentement, brisant les tabous liés à la virilité et à la peur du diagnostic.

« Novembre Bleu, c’est bien plus qu’une campagne symbolique. C’est un rappel collectif que la prévention sauve des vies », souligne un médecin du Centre Hospitalier Mère et Enfant de Ngaliema.

En parler, se faire dépister, accompagner ceux qui luttent : autant de gestes simples qui participent à bâtir une société plus consciente et solidaire face au cancer.

LUKEKA KALUME 

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