Faire de tous les mois de l’année ceux pour les droits des femmes congolaises

Conférence scientifique au CRESH, quatre jours après la nomination de la première femme Cheffe du Gouvernement en RDC.

En marge du mois de mars dernier, le Centre de recherche en sciences humaines (CRESH), fidèle à sa tradition, a organisé, ce vendredi 05 avril 2024, une conférence sur la thématique « Faire de tous les mois de l’année ceux pour les droits des femmes congolaises ».

Au programme, trois exposés ont été alignés, après les mots de bienvenue et d’ouverture prononcés respectivement par Bobo B. KABUNGU, Directeur scientifique et Ivon Mingashang, Directeur Général du centre et hôte de l’événement.

L’exposé, présenté par le doctorant François FULA BUANA, s’est appesanti sur le harcèlement moral des femmes en milieu professionnel. Dans son propos, l’orateur a souligné qu’il s’agit d’un ensemble de conduites abusives et répétées qui se manifestent par des actes, des paroles et des gestes qui portent atteinte à la dignité ou à l’intégrité d’une personne (la femme en l’occurrence) en milieu professionnel et mettent en danger son travail. Il a tenté d’identifier les variables sociodémographiques qui caractérisent les femmes victimes de ce type de harcèlement sournois afin de stimuler des actions de prévention aux violences qu’il occasionne.

La deuxième intervention a donné au Professeur Dieudonné IYELI KATAMU, sociologue et chercheur sénior au CRESH, l’occasion de peindre la femme comme l’une des pièces maîtresses de la machine humaine. La révolution, a-t-il dit, paraphrasant Mao, ne sera jamais accomplie sans la libération de la femme qui constitue également celle de la société. Cette libération passe notamment par son autonomisation pour laquelle elle demeure l’actrice principale. Dans ce cheminement, deux parties prenantes sont tout aussi déterminantes : l’Etat et l’homme. Le premier doit lui offrir un cadre d’épanouissement et le second la considérer plus comme un(e) partenaire plutôt qu’un(e) adversaire et ce, dans une redéfinition des rôles pour un monde équilibré. La femme cessera ainsi d’être considérée comme une pomme verte (à croquer) mais plutôt comme une diva (à honorer), pour reprendre les mots d’un chanteur de la rumba congolaise.

Le troisième exposé a porté sur les féminismes africains ou la réappropriation des narrations effacées ou mythifiées. Sujet développé par la Professeure Sara LIWERANT, pénaliste et criminologue, Cheffe du Département « Féminismes africains et intersectionnalités », il a suscité un débat de haut vol. L’on en retiendra que les féminismes africains existent parce qu’ils ne sont pas adossés à l’ailleurs mais bien enracinés au cœur du continent. La stigmatisation toujours engendrée par le mot “féminisme” (souvent employé au singulier) révèle les représentations des rapports de pouvoir sexués dans l’espace social. La  communication de la conférencière attachée aux analyses socio-anthropologiques a présenté ce que recouvre l’association des termes “féminismes” et “africains”. Cette perspective consiste notamment à renverser le processus d’invisibilisation des femmes, à considérer l’hétérogénéité de leurs expériences, à revisiter des concepts, à déjouer l’effacement ou la hiérarchisation des connaissances produites par les femmes ou sur les femmes.

Interrogée à la fin de l’activité, une des participantes aura retenu que les femmes sont des sujets réels ayant des parcours individuels. La femme, quant à elle, est une représentation née de l’hégémonie masculine. D’où l’intérêt d’une « revisitation des concepts » et une relecture de l’Histoire.

Le Directeur scientifique a promis que les exposés seront enrichis et transformés en projets d’articles à paraître dans un numéro spécial de la Revue congolaise des sciences humaines et sociales (Recosh), l’une des premières revues à être indexées en RDC. Mme Pascaline NTABUGI, Coordonnatrice Générale de l’ONG Initiative congolaise pour l’évaluation, le bien-être, la recherche et le genre (Iceberg) s’est engagée à en sponsoriser la publication en collaboration avec des partenaires canadiens.

Un commentaire sur « Faire de tous les mois de l’année ceux pour les droits des femmes congolaises »

  1. Merci pour vos présentations qui clntinuent à nous encourager de comprendre qui reélement sommes nous et de quoi sommes nous capabke dans la vie mais je vois ici vous vous êtes focalisés sur les femmes au bureau dans lavenur pensez aux femmes au foyer, des mamans marechères, des jeunes filles à la cité , disons la couche moyenne dans des Eglises, des ONG… il y a une pensée dusant ‘”Eduquer une femme c’ est éduquer une Nation” Merci Mme Alphie NZEZA MATUNDU

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