Après la tempête, l’étreinte Présidentielle

Le ciel a craqué, la ville s’est noyée, et les larmes de Kinshasa ont réveillé le couple présidentiel. Ce lundi 7 avril, Félix Tshisekedi et son épouse Denise Nyakeru ont fait une halte au milieu des ruines pour poser un geste, une main, un regard – comme pour dire que l’État n’a pas totalement déserté.

Direction le gymnase du stade Tata Raphaël, devenu abri de fortune pour des centaines de rescapés. Des mères égarées, des enfants au regard vide, et des histoires d’eaux furieuses qui ont tout arraché sur leur passage.

Dans ce théâtre de la misère, le président et la première dame sont venus offrir ce que le pouvoir donne quand il est débordé par la catastrophe : du réconfort, des promesses, des instructions.

« La République ne vous abandonnera pas », a soufflé Félix Tshisekedi, la voix trempée de gravité.

À ses côtés, Denise Nyakeru, silhouette compatissante et active, a salué les gestes de solidarité, notamment ceux de sa propre fondation. Le message est clair : on est là, on vous voit, on fera ce qu’on peut.

Le couple a poursuivi sa tournée au centre de santé de référence Vijana, à Lingwala. Là, c’est le bilan clinique de la tragédie : vingt blessés, des césariennes d’urgence, des fractures, des traumatismes. Et cette femme, venue de Mont-Ngafula, qui a perdu ses six enfants.

La tournée s’est poursuivie au centre de santé de référence Vijana, dans la commune de Lingwala. Là, vingt victimes des inondations, acheminées dans des conditions critiques, sont prises en charge. Le couple présidentiel est venu les réconforter, s’enquérir de leur état, écouter les récits brisés.

C’est aussi ici qu’un drame a pris un nom et un visage : une femme, venue de Mont-Ngafula, a perdu six enfants. Le médecin directeur n’a pas mâché ses mots :

« Il y a des cas graves. »

Mais il a aussi salué une réaction rapide du sommet de l’État. Des lits, des matelas, des vivres, des médicaments. Des gestes, encore.

Un geste, un discours, une visite. Mais au fond, une question lancinante : est-ce assez ? Car si les mots pansent les plaies, ils ne rebâtissent pas les maisons ni ne détournent les rivières. Pendant que le président console, l’opposition accuse. Pendant que la première dame rassure, les Kinois se débrouillent.

L’image est forte, la compassion réelle, mais elle n’efface pas les absences d’hier. Ni les pluies de demain.

 

LUKEKA KALUME

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