Trois journalistes ont été violemment agressés le jeudi 15 août, alors qu’ils couvraient une activité au siège de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) à Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï oriental. Cette attaque, ciblant Auguy Kabuende, Placide Cilewu, et Hénoch Muteba, tous journalistes respectivement pour Radio Télé Débout Kasaï (RTDK), Radio Télévision de l’Église Évangélique des Témoins du Christ (RTEEC), et Coulisses.net, a provoqué une vive indignation, notamment de la part de l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA).
Les agresseurs, qui se sont identifiés comme membres de l’UDPS, ont exprimé leur hostilité envers la présence des journalistes à une réunion organisée par un groupe de cadres de l’UDPS soutenant le Gouverneur Jean-Paul Mbwebwa et le Secrétaire général contesté du parti, Augustin Kabuya. L’incident a entraîné la destruction et la confiscation de matériel de presse, laissant deux des journalistes, Auguy Kabuende et Placide Cilewu, avec des blessures corporelles.
Cette attaque intervient dans un contexte particulièrement troublant pour la liberté de la presse en RDC, alors que le Président Félix Tshisekedi, également membre de l’UDPS, s’était publiquement engagé à protéger les journalistes et à garantir la liberté de la presse. Lors de la journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai 2023, Tshisekedi avait salué les avancées faites dans ce domaine, notamment la promulgation de la loi n°23/009 du 13 mars 2023, qui devait moderniser le cadre juridique régissant les médias en RDC.
Dans son discours, le Président avait même affirmé que les crimes commis contre les journalistes ne resteraient pas impunis, soulignant la barbarie des attaques contre les professionnels des médias dans l’Est du pays. Il avait alors promis que ces infractions feraient l’objet de poursuites judiciaires, un engagement qui semble aujourd’hui remis en cause par l’incident de Mbuji-Mayi.
Placide LUKEKA