Dans une courte vidéo amateure qui date du jeudi 25 août, nous y voyons un agent, semble-t-il de la fonction publique affectée au ministère de la Culture, être escortée par des agents de la police et répondant aux questions du vice-Premier ministre, ministre en charge de la fonction publique Jean Pierre Lihau.
Selon le vice-Premier ministre en charge de la fonction publique, cet agent de la fonction publique œuvrant au ministère de la Culture est suspecté d’être à la base d’une fraude massive lors d’une opération bancaire effectuée par lui.
Monsieur Mubonda a été arrêté le jeudi 25 août, au guichet d’Equity Bank situé à la 7ᵉ rue Limete à Kinshasa là où il retirait les salaires de plus de 30 agents de la fonction publique affectés au ministère de la Culture. Ce, après un signalement d’une opération suspecte par le mécanisme de contrôle et de vérification mise en place pour lutter contre la fraude et les anti-valeurs au sein de la fonction publique.
“Vous n’êtes pas sous arrestation. Mais seulement, vous êtes suspecté d’être l’auteur d’une fraude massive, qu’est-ce qui justifie que vous puissiez avoir plus de 30 cartes à vous seul ?, pourriez-vous nous expliquer”, a déclaré le vice-Premier ministre en charge de la fonction publique.
Selon l’agent Mubonda, il justifie la détention de ses cartes par lui, à cause de différents prêts sollicités par certains de ces collègues agents de laqq l3 fonction publique et ceux du ministère de la Culture en particulier.
“Ces 34 cartes appartiennent à ma femme et à moi-même qui donnent parfois à crédit certains produits et exerce différentes activités parfois au Congo-Brazzaville. Et moi-même d’ailleurs, je réalise aussi des activités secondaires, et quand mes collègues de service prennent le prêt, mais comme plusieurs prennent fuites, et présentent des excuses[…] c’est comme ça, que nous nous convenons qu’avant de prendre des biens qui m’appartiennent ou appartiennent à ma femme la condition est de donner sa carte afin que lors de la paye, nous allons suivre le processus, je récupère mon argent et je leur remets ce qui reste”, lâche-t-il.
L’agent Mubonda affirme avoir reçu des agents concernés, des lettres de décharges qui prouvent qu’il a reçu l’aval des agents. Mais hélas, des enquêtes sont lancées par la police judiciaire dans le but de connaître les tenants de ce réseau.
La stratégie banque Lambert à Kinshasa désigne un système d’emprunt au taux élevé de remboursement dans un délai de remboursement court.
« Le délai est malheureusement trop court. Si tu empruntes le 20, le 25 du même mois, tu es obligé de restituer. Il m’est déjà arrivé qu’on ait chassé mon enfant de l’école et je n’avais pas le choix. Je devrais emprunter dans ces conditions. Le temps pour moi de trouver une solution », nous a laissé entendre Jacqueline, une dame rencontrée au ministère du Budget.
Jacqueline nous fait savoir que, comme le délai de remboursement, le taux d’intérêt imposé par le créancier est fixé de manière arbitraire. Il peut varier jusqu’à 50% de la somme totale empruntée.
“Emprunter 100 USD et rembourser 150 USD quelques jours après peut paraître grotesque. Mais la pratique est assez courante dans la capitale congolaise”, lâche t-elle.
Selon un haut cadre de la police nationale congolaise se confiant à sasastudio.net :”La situation est déplorable mais c’est comme ça. Les cas de non-remboursement sont aussi enregistrés au niveau de la PNC en grand nombre. Il est plus que fréquent que ce genre de cas finisse devant un commissariat de police ou que le créancier et son débiteur en viennent à la bagarre”.
*L’opération “banque Lambert” est-elle légale en République Démocratique du Congo ?*
Interrogé par sasastudio.net, Josué Kaleka, juriste de formation et assistant à l’université pédagogique de Kananga, explique que ce système n’est cependant pas illégal dans la législation congolaise. Mais l’assistant Kaleka soulève quelques exceptions et attire l’attention.
« En République Démocratique du Congo. La loi autorise bien attendu l’opération du prêt avec intérêt à n’importe qui à condition que ce taux ne dépasse pas celui fixé par loi qui est de 20% », explique l’élite intellectuelle.
De façon concrète, obtenir un prêt dont le taux dépasserait ce seuil est donc illégal. « Dépasser ce taux légal , on est déjà dans la zone rouge de commettre l’infraction », alerte l’assistant Josué Kaleka.
Henry Ngindu