Lutte renforcée contre la criminalité faunique | L’ICCN et INTERPOL annoncent des mesures décisives après d’importants échanges

Le Directeur Général de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), Yves Milan Ngay Ngay, a rencontré ce vendredi 19 juillet, une délégation de l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL) dans son bureau. Cette réunion, en présence des responsables d’INTERPOL en République Démocratique du Congo (RDC) et au Congo-Brazzaville, a été l’occasion d’échanger sur les enjeux essentiels liés à la criminalité faunique et floristique.

Les discussions ont permis de réaffirmer l’engagement des parties à suivre les résolutions sur l’incinération des stocks de produits dérivés de la faune, les poursuites judiciaires contre les trafiquants, et le renforcement des capacités pour une meilleure protection des écosystèmes.

Cette rencontre intervient dans un contexte préoccupant. En mars 2024, l’ICCN avait exprimé des inquiétudes majeures concernant l’impact de la guerre du M23 sur le Parc National des Virunga. Les écogardes, chargés de surveiller cette réserve emblématique, avaient été contraints de quitter leurs postes sous la pression des rebelles, mettant en péril la sécurité des zones protégées. En réponse à cette situation, l’ICCN avait obtenu le soutien des États-Unis avec deux programmes visant la conservation et le développement local autour du Parc National de Kahuzi-Biega (les programmes de partenariats environnementaux et le programme Tulinde Haki na Mazingiri Yetu).

En août 2023, des sanctions américaines avaient même été imposées à trois hauts fonctionnaires congolais accusés de trafic d’espèces sauvages protégées, mettant en lumière les défis de transparence et de gouvernance dans les efforts de conservation en RDC. Le département d’État américain avait réaffirmé son engagement à combattre le trafic d’espèces sauvages et la corruption, qui freine le développement économique et compromet les efforts de conservation.

Il sied de noter que l’accord de Lusaka, signé le 8 septembre 1994, reste un pilier dans la lutte contre le commerce illégal de la faune et de la flore sauvages. Cet accord, adopté lors d’une réunion ministérielle à Lusaka, est essentiel pour coordonner les efforts de conservation entre les pays signataires – la RDC, l’Angola, la Zambie et le Zimbabwe – et renforcer la gestion des parcs transfrontaliers pour protéger la biodiversité et les habitats des espèces migratoires.

À travers cette collaboration renforcée entre l’ICCN et INTERPOL, ainsi que les engagements internationaux, l’espoir est de voir une évolution significative dans la lutte contre les crimes environnementaux, pour garantir un avenir plus sûr pour les écosystèmes et les communautés locales.

 

Placide LUKEKA

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