Une pratique inquiétante se perpétue dans la capitale congolaise alors que des sous-commissariats de police (Sous-Ciat) sont transformés en parkings pour automobiles et motos privés. Une enquête menée par Sasa Studio révèle que cette situation contredit les directives officielles de la Police nationale congolaise (PNC) et soulève des préoccupations quant à l’impact sur la sécurité publique.
Selon des communiqués publiés en 2019 et mis à jour en juillet 2022, les sous-commissariats ne sont autorisés à héberger que des véhicules et des motos de la police ou des engins saisis lors de perquisitions. Cependant, sur le terrain, la réalité est tout autre.
Dans de nombreux sous-commissariats de Kinshasa, des véhicules et des motos privés continuent d’être stationnés, tandis que les agents de police chargés de ces postes assurent la surveillance de ces véhicules en échange d’un paiement. Des témoignages recueillis rapportent que les propriétaires doivent verser jusqu’à 2 000 FC pour un véhicule et 1 000 FC pour une moto, avec même la possibilité de souscrire à des abonnements mensuels.
Cette pratique remet en question la mission première de la police de protéger les personnes et leurs biens, ainsi que de maintenir l’ordre public. Alors que les postes de police devraient être des points de sécurité pour la population, ils sont devenus des sources de revenus pour certains agents de police.
Bien que les autorités policières soient conscientes de cette situation, les mesures prises pour y remédier semblent être inefficaces. Malgré l’interdiction des parkings privés dans les postes de police, ces derniers continuent d’être encombrés de véhicules et de motos privés, compromettant ainsi l’autorité de la hiérarchie policière.
Basile MUYA