Dans un meeting politique organisé samedi 30 mars à son siège, le parti au présidentiel, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), a vivement accusé l’ancien président Joseph Kabila d’être impliqué dans la guerre actuelle menée par le Rwanda et le groupe rebelle M23. Selon le secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, Kabila aurait quitté clandestinement le pays, sans laisser de trace officielle de son départ, laissant ainsi planer des soupçons sur son implication dans le conflit en cours.
« Kabila a fui le pays. Allez vérifier à la direction générale de la migration (DGM), il n’y a aucune trace de sa sortie des frontières de la République démocratique du Congo », a-t-il laissé entendre.
Augustin Kabuya a déclaré lors de cette matinée que Kabila était déterminé à engager une guerre contre eux, et qu’il avait quitté le pays en secret pour orchestrer ses manœuvres. Il a également averti les militants de l’UDPS que l’ennemi était en train de s’infiltrer pour les affaiblir, mettant en garde contre les dangers potentiels.
De plus, l’UDPS a fait référence à Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), l’accusant d’être une marionnette manipulée par des forces étrangères pour affaiblir la République démocratique du Congo. Ces accusations font écho aux souvenirs douloureux de la guerre déclenchée en 1996, soulignant les craintes d’une répétition de l’histoire tragique du pays.
Réponse du PPRD et contexte politique
En réponse aus premières allégations similaires, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), le parti de Joseph Kabila, avait déjà réagi en niant toute implication officielle, affirmant que certains de ses membres avaient agi de manière indépendante. Ferdinand Kambere, secrétaire général adjoint du PPRD, avait ainsi souligné que ces actions n’engageaient pas le parti dans son ensemble.
Ces événements surviennent dans un contexte politique marqué par la fracture de la coalition au pouvoir en 2020, qui a vu les partisans de Kabila devenir des opposants au régime du président actuel, Félix Tshisekedi. Ce dernier a remporté les élections présidentielles de 2023 avec une large majorité, mettant ainsi fin à l’alliance entre les deux camps.
Basile Muya