
L’homme d’affaires et opposant politique Seth Kikuni a annoncé, ce samedi 18 octobre, sa libération après avoir été interpellé à l’aéroport international de Ndjili, à Kinshasa. Dans un message publié sur ses réseaux sociaux, il a affirmé avoir été « arbitrairement détenu » par l’Agence nationale de renseignements (ANR) pendant plusieurs heures.
« Quelle que soit la longueur de la nuit, le soleil finit toujours par se lever », a-t-il écrit, décrivant avoir passé une journée « dans une cellule souterraine non éclairée et non aérée ». Selon lui, ses effets personnels, dont ses téléphones, auraient été confisqués par les agents, qui « cherchent à fabriquer des pièces à conviction ».
Seth Kikuni a remercié les organisations et personnalités qui s’étaient mobilisées pour obtenir sa libération, avant de promettre de poursuivre « le combat pour la liberté et la démocratie ».
La veille, l’ancien candidat à la présidentielle de 2018 avait publié sur le réseau X (anciennement Twitter) un message jugé prémonitoire :
« Objectif du week-end : rentrer au pays et traverser la vallée de l’ombre de la mort sans rien craindre. »
Seth Kikuni revenait du conclave « Sauvons la RDC », tenu à Nairobi du 14 au 15 octobre sous la présidence de l’ancien chef de l’État Joseph Kabila. Cette rencontre avait réuni plusieurs figures de l’opposition, dont Matata Ponyo et Raymond Tshibanda, autour d’un appel à un dialogue politique inclusif face à la « crise multiforme » que traverse le pays.
Déjà condamné en septembre 2024 à un an de prison pour « incitation à la désobéissance civile » et « propagation de faux bruits », Seth Kikuni avait recouvré la liberté en mars dernier après six mois de détention. Sa nouvelle interpellation intervient dans un contexte politique marqué par une recrudescence des tensions entre les autorités et certaines voix critiques du pouvoir.
LUKEKA KALUME