Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a été reçu ce jeudi 30 janvier 2025 par le président Félix Tshisekedi au Palais de la Nation à Kinshasa. Une rencontre d’un peu plus d’une heure, qui intervient dans un contexte sécuritaire tendu, alors que la ville de Goma est passée sous le contrôle de la coalition M23-AFC-RDF, soutenue par le Rwanda.
Selon la cellule de communication de la Présidence, Tshisekedi a profité de cette entrevue pour exposer la situation actuelle du pays : pillage des ressources naturelles, massacres et violations massives des droits de l’homme dans l’Est. Le chef de l’État a aussi évoqué les incidents survenus à l’ambassade de France lors de la manifestation du 28 janvier dernier, regrettant les débordements.
Mais au-delà de ces échanges, c’est surtout l’attitude de la communauté internationale qui est scrutée à Kinshasa. La RDC ne cesse d’appeler à une réaction ferme face à ce qu’elle considère comme une invasion rwandaise. Pourtant, sur le terrain diplomatique, c’est le calme plat. Les initiatives portées par l’Angolais Joao Lourenço peinent à redémarrer, et la France, malgré cette visite de son chef de la diplomatie, reste silencieuse.
Détail qui n’est pas passé inaperçu : à sa sortie du Palais de la Nation, Jean-Noël Barrot n’a fait aucune déclaration à la presse. Un silence qui laisse place aux spéculations. Que pense réellement Paris de cette escalade militaire dans l’Est du pays ? Quelle sera sa position face aux revendications congolaises ?
LUKEKA KALUME