
À l’occasion d’une matinée économique organisée ce mardi 29 juillet à Kinshasa par la Banque mondiale, le Ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, a appelé à un renforcement de l’appui de l’institution de Bretton Woods dans la mobilisation des ressources publiques.
Il a particulièrement insisté sur le besoin d’une stratégie efficace pour lutter contre les flux financiers illicites et améliorer la taxation des multinationales.


Devant un parterre d’experts, de diplomates, de partenaires techniques et de responsables publics, dont son collègue du Budget Aimé Boji et Albert Zeufack, directeur des opérations de la Banque mondiale, le ministre a salué les financements déjà octroyés à la RDC, tout en plaidant pour une intensification de la coopération dans des domaines fiscaux clés.
« J’ai saisi cette opportunité pour inviter le groupe de la Banque mondiale à intensifier son appui, notamment en matière de mobilisation des ressources, pour permettre et assister la RDC dans l’élaboration d’une stratégie de mobilisation de son potentiel, particulièrement dans le domaine des luttes contre les flux financiers illicites et la taxation des entreprises multinationales », a déclaré l’Argentier National.
L’événement a permis de présenter les conclusions du rapport sur la situation économique de la RDC, dans un contexte de pressions croissantes sur les finances publiques. Le document met en lumière les dynamiques macroéconomiques actuelles, les défis immédiats et les réformes nécessaires pour stimuler une croissance plus inclusive.

La Banque mondiale a notamment pointé l’impact négatif des régimes fiscaux dérogatoires sur les recettes de l’État.
« La RDC a mis en place de nombreux régimes dérogatoires, notamment dans les secteurs minier, pétrolier et industriel, qui affaiblissent la base fiscale », a indiqué Albert Zeufack.
Ces dispositifs, initialement conçus pour stimuler certains secteurs prioritaires, entraînent selon lui une perte de revenus significative.
Face à ces constats, le Gouvernement cherche à renforcer ses marges de manœuvre budgétaires. Et pour Doudou Fwamba, cela passe notamment par un appui technique et financier pour concevoir des mécanismes de lutte contre l’évasion fiscale et mieux capter les revenus issus de l’activité des entreprises transnationales. Une démarche que le gouvernement congolais entend inscrire dans sa stratégie globale de réforme des finances publiques.
LUKEKA KALUME