Un jeu de ping-pong transparaît autour du projet de modernisation de la route Kananga-Kalamba Mbuji qui avait abouti à la signature d’un contrat le 27 octobre 2018 entre le Ministère des Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction et l’Entreprise CREC-7.
Selon une copie de ce contrat, parvenue à la rédaction de sasastudio.net, il est clairement indiqué, à l’article 1 1.3 que, pour la bonne exécution des travaux, le maître d’ouvrage délégué serait l’ACGT et que l’office des routes demeure maître d’ouvrage titulaire.
Compte tenu de l’incapacité du gouvernement de la province du Kasaï Central d’honorer ses engagements vis-à-vis de l’entreprise CR7, il avait été signé en date du 23 novembre 2014 en se référant à l’article 1 1.5 un contrat d’exploitation de la route indiquée afin de permettre à l’entreprise CR7 de récupérer l’investissement engagé.
En se fiant au contrat, dit de modernisation de la route Kananga-Kalamba Mbuji, longue de 200 Km, ce serait une concession de l’entreprise CREC-7, laquelle exécutera les travaux. Bémol tout de même ! Cinq ans après, soit le 2 Août 2022, le gouvernement de la République Démocratique du Congo, par l’entremise du même ministère des infrastructures, signe un autre contrat ayant le même contenu qu’avec le contrat précédent, mais cette fois-ci avec le BCECO. Une signature de contrat qui inquiète certains observateurs avisés et qui se posent une série de questions : “Depuis quand ce bureau est devenu une entreprise d’exécution où soit de contrôle ? Où serait la place de l’ACGT? N’est-ce pas induire le gouvernement en erreur ?”
“Comment chercher à moderniser une route qui est une concession d’une autre institution ? Ce n’est pas de l’amalgame ?”, s’interrogent-ils.
Selon les informations recueillies de sasastudio.net, la construction de cette route jugée incontournable pour le désenclavement de l’espace Kasaï, dont les travaux étaient jusque-là exécutés par l’entreprise chinoise CREC-7, a été réattribuée au Bureau Central de Coordination (BCECO). Une mission d’évaluation du BCECO a, d’ailleurs, séjourné à Kananga, le mois dernier et a emprunté cette route pour se faire l’idée sur son état.
Dans la même lignée, la route Kalambambuji – Kananga était sous la compétence de la province du Kasaï-Central depuis des années.
“Le contrat qui lie la province et CREC-7, ayant montré ses limites, le gouvernement central avait repris cette route longue de près de 200 Kilomètres (à intérêt national). Vu qu’elle n’avait pas été stabilisée et asphaltée comme il le fallait. C’est après la visite du Chef de l’État dans la région et sur ce tronçon qu’l y a eu ce constat macabre. Entre nous, CREC 7 était financé par FONER et avait sous-traité l’Office des routes mais pour des résultats non satisfaisant. Il a fallu une solution d’urgence et fiable. Le ministère des finances a confié la mission à la BCECO de stabiliser la route et piloter les négociations avec les partenaires qui vont l’asphalter. Cette stabilisation se fait sous les fonds de la BCECO”, précise notre source.
Et d’ajouter : “Cette agence ayant des capitaux frais pour la première phase de ces travaux, elle devra faire le suivi et évaluation de la deuxième phase jusqu’à la finition”.
Pour rappel, le Bureau de Coordination du BCECO, étant une agence publique, a été créé par le décret présidentiel n° 039/2001 du 8 août 2001, dans le but d’être un instrument de partenariat entre les bailleurs de fonds et les autorités de la République démocratique du Congo.
L’actuel ministre d’État des Infrastructures et Travaux Publics, Alexis GISARO a reçu la mission d’accompagner le chef de l’Etat Félix Tshisekedi dans l’accomplissement de sa vision, notamment celle de combattre les antivaleurs, lutte contre la corruption, en relevant le niveau social de la population congolaise et en favorisant l’instauration de l’État de droit, signale-t-on.
Henry Ngindu